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Un nouveau test de cohabitation entre grandes cultures et photovoltaïque

L'entreprise TSE a inauguré un démonstrateur d'ombrières pilotées sur grandes cultures à Chadeleuf (Puy de Dôme) le 30 septembre 2025.

Sur grandes cultures, quel est l’impact de la production d’électricité par des ombrières pilotées ? Le démonstrateur qu’a inauguré TSE le 30 septembre 2025 dans le puy de Dôme vise à répondre à cette question. La Chambre d’agriculture départementale, impliquée dans le suivi du projet, est vigilante sur la cohabitation entre la production énergétique et agricole.

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Dans quelques jours, de l’orge d’hiver sera semée sous ces panneaux photovoltaïques. Ce sera le point de départ d’une expérimentation de neuf ans pour évaluer l’impact des ombrières pilotées sur les grandes cultures (colza, blé, tournesol…). Le projet, inauguré le 30 septembre 2025, est mené par l’entreprise TSE et sera suivi agronomiquement par le Ceta de Limagne et la chambre d’agriculture du puy de Dôme.

Passages de machines jusqu’à 13 mètres

Le site occupe 0,96 ha, pour une puissance de 278 kWc. Les tables photovoltaïques sont espacées d’une quinzaine de mètres, laissant passer des machines agricoles jusqu’à 13 mètres. TSE explique que l’inclinaison des panneaux, des trackers 2V, est pilotée pour s’adapter aux besoins agroclimatiques des cultures et aux contraintes de l’exploitant. Ils peuvent par exemple se positionner à la verticale pour faciliter les travaux des champs.

Hervé Malgat, l'agriculteur qui accueille le démonstrateur chez lui, à Chadeleuf (Puy de Dôme), estime « qu'il peut y avoir une synergie » entre production agricole et énergétique. (© Hélène Parisot / GFA)

C’est le premier démonstrateur de ce type sur grandes cultures en France. Les autres projets existants évaluent d’autres technologies : des canopées, pilotées ou non, ou des ombrières non pilotées. La question se pose aussi en arboriculture.

« Il peut y avoir une synergie »

L’idée est de « voir si les panneaux peuvent apporter à l’agriculture », a estimé Hervé Malgat, l’agriculteur qui accueille l’essai sur ses terres, à Chadeleuf (puy de Dôme). « Parce qu’in fine, l’idée de l’agriculture est de produire de l’alimentation », a-t-il appuyé lors de l’inauguration. Le céréalier, qui a installé il y a près de trente ans des panneaux solaires thermiques sur sa maison, puis des panneaux photovoltaïques sur son exploitation, « pense qu’il peut y avoir une synergie ».

Sous les panneaux, des bandes de 2 mètres de large seront enherbées et entretenues par TSE. (© Hélène Parisot / GFA)

L’agrivoltaïsme est un sujet « de plus en plus présent dans notre quotidien », a déclaré Baptiste Arnaud, vice-président de la Chambre d’agriculture du puy de Dôme, et en charge de la partie énergie. L’organisme « se doit d’être en veille et de répondre aux questions des agriculteurs ». C’est le premier projet agrivoltaïque dans le département.

« D’abord là pour produire des denrées alimentaires »

« Bienvenue au bonus » de l’agrivoltaïsme s’il y en a un, a estimé Baptiste Arnaud, qui pense d’ailleurs que l’ombrage peut avoir un intérêt pour les cultures. « Mais n’oublions pas que nous sommes d’abord là pour produire des denrées alimentaires ». Dans le puy de Dôme en particulier, « nous avons cinq AOP fromagères et une activité semencière avec Limagrain : nous ne sommes pas favorables à avoir une perte agricole trop prononcée sur notre foncier », a-t-il souligné.

Actuellement, la réglementation française impose aux projets agrivoltaïques de ne pas dépasser 10 % de perte de rendement en moyenne olympique. « Je pense qu’on ne doit pas aller au-delà », juge Baptiste Arnaud.

Cohabitation

Dans un contexte de recherche d’une plus grande indépendance énergétique, il est nécessaire de ramener la production d’énergie au cœur des territoires, a affirmé Pierre-Yves Lambert, directeur général de TSE. « On occupe néanmoins de l’espace », reconnaît-il. Mais au travers d’innovations techniques et juridiques notamment, « cela fait longtemps que l’on travaille sur la cohabitation » avec le monde agricole.

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