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Ours : la FNO attend des mesures urgentes pour la sécurité des bergers

«L'Etat affiche une volonté de concertation sur le dossier ours, mais nous en sommes loin, s'insurge Franck Watts de la FNO. Notre présence ne sert qu'à justifier une concertation qui n'existe pas.»

La réunion du Groupe national ours et la rencontre avec le préfet chargé de la mission ours laissent un sentiment amer à la Fédération nationale ovine (FNO) qui s’inquiète pour la sécurité des bergers.

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« Nous attendons des réponses urgentes sur des sujets sensibles comme la sécurité des bergers affrontant les ours en estive ou l’évaluation des moyens de protection », lance Franck Watts, responsable du dossier ours à la Fédération nationale ovine (FNO). L’élu est particulièrement remonté à l’issue de la réunion du Groupe national ours, qui s’est déroulée le 22 novembre 2023 à Toulouse, et sa rencontre avec le préfet de la mission ours, Thierry Hegay, le 7 décembre 2023.

Des groupes de travail à l’arrêt

« Nos demandes ne sont ni entendues, ni exaucées, se désole-t-il. Les six groupes de travail sur les sujets techniques sont restés à l’arrêt pendant toute l’année 2023, parce que le financement des animateurs n’avait pas été prévu. Nous attendons des réponses rapides pour la sécurité des bergers, car c’est un sujet essentiel. »

En l’absence de réponse, la Fédération nationale ovine a indiqué qu’elle suspendrait sa participation au Groupe national ours. « Alors que nous avons toujours répondu présents et que d’autres organisations professionnelles agricoles boycottent la réunion depuis longtemps, précise Franck Watts. Nous nous attachons à faire reconnaître la dangerosité du métier de berger. La prise de conscience semble bien là, mais les actions ne sont pas à la mesure des problèmes rencontrés. »

Le ton général de la réunion le 22 novembre a particulièrement écœuré le responsable professionnel. « Nos questions dérangeaient, explique-t-il. L’État affiche une volonté de concertation sur le dossier ours, mais nous en étions loin. Notre présence ne sert qu’à justifier une concertation qui n’existe pas. »

Échec de la protection

C’est dans ces dispositions que la FNO a rencontré le préfet en charge de la mission ours le 7 décembre. L’occasion de rappeler que les arrêtés d’effarouchement ont quasi été réduits à néant en 2023, alors que les responsables professionnels estiment que c’est la seule solution qui reste à essayer pour protéger les troupeaux.

« Le triptyque des moyens de protection, surveillance, chien de protection et rassemblement nocturne, est appliqué partout et c’est un échec, assure Franck Watts. Les attaques ne diminuent pas. »

L’inquiétude monte donc au sujet de la sécurité des bergers. D’autant que le rapport du Conseil général de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAER) sur la politique de l’ours, publié le 30 novembre, prévoit un effectif de 350 ours d’ici à 30 ans. « On continue de nier le fait que les bergers sont en danger, se scandalise Franck Watts. On nous dit que dans la majorité des cas, les ours fuient et que les interactions avec l’homme sont exceptionnelles. Mais non ! Ce n’est pas si exceptionnel que ça. »

La FNO indique que le préfet s’est montré rassurant en indiquant qu’il travaillait sur un grand nombre de dossiers concernant l’ours. Celui des bombes à poivre inquiète toutefois le responsable professionnel. « Elles sont utilisées au Canada et aux États-Unis par les randonneurs, explique Franck Watts. Ils s’en servent pour éloigner les ours lorsqu’ils les croisent au détour d’un chemin. Le prédateur n’est pas agressif, il n’a aucune volonté d’attaquer. »

Selon lui, le problème est différent dans les Pyrénées. La plupart des rencontres ont lieu alors que l’ours est en situation de prédation, ou de consommation de carcasse. « Tout le monde reconnaît que lorsque l’ours mange sa proie, il est agressif, déclare-t-il. La bombe à poivre risque davantage de l’agacer que de l’éloigner. » S’ajoutent des problèmes réglementaires, car la détention de ce type d’arme est très encadrée.

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