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Des itinéraires techniques innovants sur pois d’hiver font la différence

Le potentiel final du pois d’hiver se détermine dès l’implantation par les leviers agronomiques et la protection fongicide. Ici une parcelle à floraison 2024 avec un potentiel de 40 q/ha.

Combinées aux bons leviers agronomiques et à une protection fongicide anticipée, les nouvelles variétés de pois d’hiver se distinguent, et ce d’autant plus les années à forte pression de maladies.

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La campagne de 2023-2024, particulièrement catastrophique en pois d’hiver, reste cependant exceptionnelle, et ne devrait pas balayer les atouts de cette culture. D’autant que plusieurs leviers agronomiques ont fait leur preuve ces dernières années. « On constate de vraies différences entre variétés », souligne entre autres Bastien Remurier, de Terres Inovia. L’ingénieur, spécialiste des protéagineux, conseille notamment aux producteurs de privilégier des variétés telles que Foudre, Farwest ou Sherpa. Celles-ci obtiennent de meilleurs rendements avec « un comportement maladie plutôt régulier ».

En revanche, les variétés désormais anciennes, Fresnel et Furious se retrouvent en bas du classement sur le critère de la sensibilité aux maladies, décrochant en termes de rendement sur plusieurs années d’observation. La vigilance est donc de mise sur l’itinéraire technique si son premier choix variétal ne peut être satisfait.

Une autre parcelle de pois d'hiver en 2024 à la même période, là fortement touchée par les maladies. (©  Terres Inovia)

Semis à partir de la mi-novembre

« La date de semis est le levier le plus puissant », assure Bastien Remurier. « Avec des automnes de plus en plus doux, le pois avance plus rapidement dans les stades, et devient donc d’autant plus sensible au gel et à l’apparition de maladies. Pour limiter le développement du pois, le semis doit être réalisé au plus tôt la deuxième quinzaine de novembre et jusqu’à la fin de décembre. »

Une règle d’or est d’éviter de semer avec un risque d’hydromorphie. On évitera les parcelles propices à ce risque et on privilégiera les interventions conservant la bonne porosité du premier horizon (travail du sol, semis en conditions ressuyées). Il faut aussi veiller à une profondeur de semis régulière de 5 à 6 cm, pour protéger le bas des plantes du gel et des maladies. Quant à la densité, il faut respecter les recommandations, suivant le taux de germination.

Protection précoce

Les automnes et hiver doux modifient également le cycle biologique des champignons. « Les premiers symptômes peuvent apparaître plus tôt, dès la fin de février. Si l’on voit le champignon Colletotrichum bien installé à la fin de mars dans sa parcelle, il est souvent trop tard. » Par conséquent, et tant que les connaissances sur cette maladie ne seront pas plus avancées, Terres Inovia préconise, même en l’absence de symptômes, deux applications systématiques de fongicides : un premier passage à partir du 20 février à base de triazole, et un deuxième au début de la floraison, de préférence avec du Pictor Active pour une meilleure efficacité. « Attaquer le champignon avant que l’inoculum ne se multiplie met un frein à l’infestation. » En cas d’année très humide et en présence d’une forte pression maladie, un troisième traitement pourra être envisagé au cours de la floraison.

Ces dix dernières années, les conditions météorologiques sont favorables au développement précoce des maladies trois années sur sept, d’où l’intérêt de se tourner vers de nouvelles génétiques et d’appliquer les bons leviers agronomiques. Pour Bastien Remurier, « on met toutes ses chances pour réussir son pois d’hiver » en appliquant ces conseils.

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