Grande distribution Les négociations commerciales se terminent dans l’incertitude
Combien coûteront les yaourts, steaks hachés ou les pâtes dans les rayons au printemps ? La seule certitude ce jeudi 2 mars 2023, quelques heures après la clôture des négociations commerciales entre les supermarchés et l’industrie agroalimentaire : la facture va grimper.
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Les négociations annuelles entre distributeurs et fournisseurs permettent de fixer le prix d’achat des grandes surfaces. Elles ont pris fin ce mercredi 1er mars 2023 à minuit, après trois mois de pourparlers. Mardi soir, à 24 heures de la clôture des négociations, seuls 70 % des industriels de l’agroalimentaire avaient signé leurs contrats avec tous leurs clients distributeurs, signe de l’âpreté des discussions, selon la principale organisation du secteur, l’Ania. « La très grande majorité va signer par nécessité » au dernier moment sauf à perdre des clients distributeurs, relevait le mercredi 1er mars son président Jean-Philippe André.
Entre 10 et 12 % de hausse des tarifs négociés
Le chiffre précis de la hausse des prix obtenue par les industriels devrait être connu dans les prochains jours, le temps de réunir les contrats et de la calculer, mais les industriels ont demandé « entre 10 et 12 % » pour répercuter la flambée de leurs coûts de production, selon l’Ania. La présidente du premier syndicat agricole, la FNSEA, Christiane Lambert, a tempêté contre certaines grandes surfaces qui refusent de payer « la juste part » qui permettrait aux agriculteurs de vivre de leur travail.
Les demandes « délirantes » des fournisseurs
Les enseignes, de leur côté, dénoncent l’absence de transparence sur les coûts de production et les demandes « délirantes » des industriels. « Le vrai chiffre, c’est 15 % de hausse qui nous sont demandées par les industriels », a dénoncé lundi sur France inter le PDG de Système U, Dominique Schelcher.
Selon le directeur général de la Fédération du commerce et de la distribution Jacques Creyssel, « quelques multinationales ont commencé à négocier très tardivement et cherchent à tirer parti de la situation inflationniste » pour imposer des augmentations allant jusqu’à 20 %. Ses adhérents préviennent qu’ils ne pourront pas absorber seuls ces hausses et devront les répercuter sur les consommateurs.
Dominique Schelcher ne voit toutefois pas un mois de « mars rouge » avec une flambée brutale des prix. « Il va y avoir de l’inflation alimentaire tout au long du premier semestre de 2023 », car les hausses se répercuteront « progressivement », augure-t-il.
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