Login

1 000 € par exploitant agricole à Mayotte, une aide jugée « indécente »

Une enveloppe de 1,342 million d'euros a été débloqué lors d'un conseil administration exceptionnel de la MSA le 8 janvier 2025.

La MSA a débloqué une aide forfaitaire pour ses affiliés agricoles à Mayotte. Une enveloppe insuffisante pour la Confédération paysanne et le Modef.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

1 000 € euros, c’est ce dont chaque exploitant agricole mahorais affilié à la MSA pourra bénéficier en urgence. Une somme attribuée le 8 janvier 2025 par un conseil d’administration exceptionnel de la MSA. C’est la MSA d’Armorique, en charge de la gestion du régime social agricole à Mayotte, qui devra assurer la distribution de l’enveloppe globale fixée à 1,342 million d’euros. Cette aide forfaitaire est critiquée par le Modef et la Confédération paysanne.

Un montant insuffisant pour plusieurs syndicats

La Confédération paysanne assure avoir échangé de ce montant avec la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, le matin du 8 janvier. « L’offre de 1 000 euros est inacceptable. C’est insensé et indécent pour continuer à vivre et à relancer l’activité », a contesté Laurence Marandola, porte-parole nationale du syndicat lors d’une conférence de presse le même jour.

« Ce n’est pas avec 1 000 euros que l’on relance l’agriculture locale. Ils demandent 1 000 € par ferme et par mois pour tenir l’année », relatait à son tour Christophe Van Hoorne, secrétaire national du syndicat. Il dénonçait également le nombre de bénéficiaires de cette aide, 1 342 exploitants agricoles, qui ne comprend pas la grande majorité des exploitations vivrières qui composent l’agriculture mahoraise. Selon les chiffres du dernier recensement agricole de 2020, Mayotte comptabilisait 4 320 chefs d’exploitation, coexploitants et associés actifs.

Des semences dont l’arrivée est ralentie par la douane

Le Modef réclame de son côté une aide de 7 000 € par exploitant pour reconstruire l’agriculture mahoraise. Si Ali Fouad, adhérent du syndicat à Mayotte souligne le rôle déterminant de la solidarité nationale, il reproche au gouvernement de ne pas avoir évoqué l’agriculture et la pêche qui sont « les priorités » selon lui.

Il souligne également les difficultés rencontrées par le Secours populaire pour envoyer des semences sur l’archipel lors de leur passage en douane. Le Modef, comme la Confédération paysanne, demande un assouplissement des contraintes administratives lors du passage en douane.

La Confédération paysanne qui est d’ailleurs à la tête de la chambre d’agriculture locale elle ne remettra pas sa position en jeu en ce mois de janvier comme les autres chambres. Le scrutin a été reporté.

D’autres dispositifs à l’étude

Dans son communiqué du 9 janvier, la MSA assure au-delà de l’aide de 1 000 € étudiait d’autres dispositifs pour aider l’agriculture mahoraise « à se relever ». Le financement d’équipements de protection individuelle ou de petits matériels nécessaires aux travaux agricoles sont évoqués.

Elle a aussi rappelé qu’elle avait décidé de suspendre les recouvrements des cotisations sociales des exploitants et de maintenir, jusqu’au 31 mars 2025, les prestations sociales qui devaient expirer à compter du 14 décembre 2024, le jour où le cyclone Chido a touché — et dévasté — terre à Mayotte.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement