« Le redémarrage de la production sera long et prendra probablement plus d’un an. » Pour soutenir Mayotte, où le cyclone Chido a dévasté l’archipel le 15 décembre 2024, Chambre d’agriculture France a annoncé le 19 décembre s’engager à « mobiliser la solidarité du réseau des Chambres d’agriculture à hauteur de 200 000 euros et via un appel à des dons de matériels répondant aux besoins exprimés. » Si pour l’instant, Chambre d’agriculture France attend une estimation des besoins de la part de Mayotte, il espère un échange avec le réseau au début de janvier.
Productions « détruites »
Le constat de Chambre d’agriculture France est sans appel. À Mayotte, « l’agriculture et les agriculteurs n’ont pas été épargnés » et « l’agriculture mahoraise devra se reconstruire ».
Le réseau consulaire déplore ainsi la « quasi-totalité du cheptel de volailles de chair et une partie des poules pondeuses [qui] ont été anéanties » et les pertes en élevage bovin s’élèvent à plus de 50 %. Concernant la production végétale, les productions traditionnelles tel que le manioc et la banane « sont détruites » et les arbres fruitiers « sont arrachés ou tellement fragilisés qu’ils pourriront sur pied ».
La chambre d’agriculture de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte est déjà à l’œuvre pour soutenir les agriculteurs, explique le réseau, qui appelle à « une action rapide de l’État et à sa bienveillance vis-à-vis des agriculteurs à produire des justificatifs administratifs ».
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Le Modef, a annoncé avoir pu entrer en contact avec le président de la branche syndicale à Mayotte. « Les exploitations agricoles sont toutes dévastées, les habitants du nord de l’île de Mayotte n’ont pas d’eau et d’alimentation, nous sommes obligés de boire dans la rivière… Dans un premier temps, il faut nourrir la population et dans un deuxième temps accompagner à la relance de l’agriculture et de la pêche dans ce département », appelle Fouad Ali.
Pas de nouvelles d’adhérents
Le syndicat demande le report des élections à la chambre à Mayotte et l’instauration d’aides pour les semis et à l’investissement. Le Modef prévoit aussi de mettre en place une cagnotte en ligne à l’avenir. Le syndicat se dit enfin « très inquiet » car « sans nouvelles de plusieurs adhérents de [leur] syndicat ».
La Mutualité sociale agricole a de son côté exprimé « sa solidarité » avec ses ressortissants de Mayotte « ainsi qu’avec l’ensemble des habitants de l’archipel ».
« La MSA travaille dans le cadre de la coordination inter-organismes de sécurité sociale à un dispositif exceptionnel pour renforcer les moyens d’intervention en faveur des ressortissants mahorais. » La charge reviendra à la MSA d’Armorique qui, depuis 2015, est gestionnaire de la protection sociale agricole mahoraise.
Au début de la semaine, la FNSEA, Jeunes Agriculteurs et la Confédération paysanne avaient eux aussi appelé à la solidarité avec les ressortissants de Mayotte.
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