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Genevard reconduite, l'ex-présidente du WWF arrive à l'Écologie

C’est la troisième fois qu'Annie Genevard survit à un remaniement ministériel, depuis sa nomination il y a un peu plus d’un an, le 21 septembre 2024.

Annie Genevard a été reconduite dans le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. Les sujets agricoles seront aussi suivis par des membres issus de la société civile au sein d’autres ministères.

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Annie Genevard paye le prix fort sa reconduction à la tête du ministère de l’Agriculture. Cadre du parti Les Républicains (LR) depuis 2017, la professeure de français du Doubs était présidente de la commission d’investiture de LR… Jusqu’à ce dimanche soir 12 octobre 2025, à l’annonce du deuxième gouvernement formé par le Premier ministre Sébastien Lecornu (Renaissance, majorité présidentielle).

Car le parti de droite a annoncé dans la foulée l’exclusion « des instances » LR des six ministres participant au gouvernement. « J’ai un devoir envers nos agriculteurs », a justifié la ministre de l’Agriculture dans un post sur le réseau social X, dimanche. Elle « demeure pleinement fidèle à [son] parti et à [ses] convictions », affirme-t-elle.

L’intitulé de son poste évolue. Auparavant « ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire », « l’agroalimentaire » est intégré à son portefeuille. Appréciée du monde agricole pour son engagement, c’est aussi la recherche de stabilité gouvernementale qui a pu jouer dans sa reconduction, alors que de nombreux sujets agricoles sont sur la table (accord avec le Mercosur, Pac, conférences pour la souveraineté alimentaire). C’est la troisième fois qu’elle survit à un remaniement ministériel, depuis sa nomination il y a un peu plus d’un an, le 21 septembre 2024.

Un spécialiste des négociations commerciales

Sur les 34 ministres nommés par Sébastien Lecornu, 12 étaient déjà dans l’éphémère gouvernement nommé le 5 octobre, quelques-uns avaient déjà participé à des gouvernements précédents, et la moitié sont de nouvelles têtes. Trois autres seront à même de suivre certains sujets agricoles. Serge Papin, ancien patron du Système U, rejoint le gouvernement au nouveau ministère des Petites et Moyennes entreprises (PME), du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat. Expert des relations commerciales entre industriels et grande distribution, il avait justement rendu un rapport commandé par le gouvernement en mars 2021 sur la loi Egalim, en proposant neuf mesures pour améliorer les négociations commerciales.

Une présidente de WWF à l’Écologie

Également issue de la société civile, Monique Barbut, ancienne présidente de l’organisation non gouvernementale WWF, décroche le ministère de la Transition écologique. Elle retrouve elle aussi, un portefeuille à rallonge : « Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature ». Sa nomination intervient à moins d’un mois de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique au Brésil. La nouvelle ministre connaît bien ses sujets : elle a régulièrement occupé des postes sur l’environnement à l’international.

Cadre macroniste, le député du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre (Renaissance) a été nommé dimanche ministre délégué chargé de la Transition écologique, sous l’autorité de Monique Barbut. Il y a une semaine, il avait été intégré au gouvernement au poste éphémère de ministre en charge des Relations avec le Parlement. C’est désormais sur les sujets écologiques que le ministre devra faire ses preuves. En tant que député, Mathieu Lefèvre a voté contre la loi Duplomb et s’est montré favorable au maintien d’une forme de zones à faibles émissions (ZFE) réservées aux véhicules les moins polluants, un dispositif que l’Assemblée nationale a abrogé.

Les quatre ministres devront s’accorder sur les prochains sujets en cours pour l’agriculture : la rénovation potentielle des négociations commerciales, la gestion partagée de l’eau ou la défense du budget de l’État et la position gouvernementale sur les aides fiscales à apporter — ou non — aux agriculteurs.

Encore faut-il que le gouvernement tienne jusque-là. Déjà, La France insoumise et le Rassemblement national ont annoncé vouloir faire tomber le gouvernement par deux motions de censure distinctes.

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