« Les aides à la trésorerie ne sont pas une réponse d’urgence »
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a détaillé son dispositif de soutien aux trésoreries. Elle l'affirme, « ce n'est pas une réponse d'urgence à l'annonce des manifestation », c'est un dossier sur lequel elle travaille depuis longemps. [Série de trois épisodes]
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Vous avez dévoilé recemment votre dispositif pour soutenir les trésoreries alors que les mobilisations reprennent. Ce dernier avait été annoncé au début d'octobre au Sommet de l'élevage. Pourquoi est-ce si long ?
Ce n'est pas une réponse d'urgence à l'annonce des manifestations. C'est un dossier sur lequel nous avons beaucoup et longuement travaillé avec le Premier ministre. Ça prend un peu de temps parce que ce n’est pas un mécanisme anodin puisqu’il implique une participation active des banques. Mais ce dossier important et attendu, je l'ai mené au bout.
Le gouvernement est au rendez-vous de la responsabilité et des attentes. Il faut reconnaître ce qui a été fait. Il n'y a pas d'inertie, il n'y a pas de temps perdu. La dématérialisation concrète du dispositif arrivera maintenant très rapidement sur le terrain.
Quelles en sont pécisément les mesures ?
Nous avons travaillé sur un soutien à la trésorerie, avec deux réponses distinctes. Une première réponse sur les difficultés conjoncturelles, par exemple une mauvaise récolte, une épidémie comme celles qui ont particulièrement frappé les élevages, dans ces cas-là, sous réserve de certains critères, l’exploitant peut bénéficier d’un prêt à court terme jusqu’à 50 000 € qui sera bonifié par l’Etat. Sur 24 mois, avec un taux d'intérêt de 1,75 %, qui descendra à 1,5 % pour les jeunes installés, qui sont plus particulièrement exposés en début de carrière.
Pour y prétendre, il faut avoir perdu au moins 20 % du chiffre d'affaires par rapport à la moyenne olympique de référence et avoir activé au moins 60% du montant d'épargne précaution. A condition de remplir certains critères, ceux qui n'ont pas constitué d'épargne de précaution pourront y être éligibles.
La seconde aide concerne les agriculteurs qui traversent des difficultés plus structurelles, par exemple, du fait de l'impact du changement climatique, ou des changements des modes de consommation. Ce sont des prêts de consolidation à long terme, jusqu’à 12 ans, adossés à la garantie publique à hauteur de 70 % du montant du prêt plafonné à 200 000 € et dont le coût est remboursé par l'État.
Ce sont les préfets et les financeurs publics en lien avec les établissements bancaires qui assureront le suivi de ces prêts.
A partir de quand ces dispositifs seront ils ouverts ?
Le plus urgent, ce sont les prêts de court terme. Ils seront accessibles aux agriculteurs d’ici à la fin de l’année 2024. Les prêts de consolidation seront opérationnels au début de l’année 2025.
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