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Le budget du ministère de l’Agriculture perd des plumes

De nombreux ajustements sont encore possibles durant le passage du PLF 2025 à l'Assemblée nationale.

Dans une atmosphère de serrage de ceinture quasi généralisé, le budget alloué à l’agriculture pour 2025 est revu à la baisse par rapport à 2024.

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Présenté le 10 octobre 2024, le projet de loi de finances pour l’année 2025 (PLF) était attendu plus austère, et il n’a pas déçu. Le ministère de l’Agriculture n’échappe pas à cette cure et voit ses crédits de paiement (CP, limite des dépenses dans l’année) rabotés de 4 % et les autorisations d’engagement (AE, dépenses engagées dans l’année) reculer de 9,2 %.

Ce sont les crédits alloués à la « compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt » qui accusent la baisse la plus significative avec 277 millions de moins au global sur l’année 2025. En détail, les crédits de paiement pour la planification écologique s’amenuisent de 297 millions par rapport à 2024. Le plan haies subit la même tendance avec des crédits passant de 45 à 35 millions d’euros pour 2025. Des investissements plus ponctuels dans les filières comme pour le plan protéines, le diagnostic carbone ou la décarbonation en agriculture, disparaissent pour 2025. En revanche, la gestion des crises et des aléas de la production agricole augmente de 20,7 millions pour atteindre 302 millions d'euros.

Hausse pour l’enseignement

« La fiscalité affectée aux politiques publiques agricoles (0,5 milliard d’euros ) et le compte d’affectation spécial « développement agricole et rural » (Casdar) (146 M€) viennent compléter les concours publics nationaux à l’agriculture qui s’élèvent donc au total à 7,43 milliards d'euros en AE et 7,24 milliards d'euros en CP », précise le ministère dans un communiqué. Au chapitre des crédits qui restent dans le vert pour ce PLF 2025, l’enseignement technique agricole gagnera 35 millions d’euros et l’enseignement supérieur 8,5 millions d'euros.

Pour tenter de faire passer la pilule de ces baisses par rapport à 2024, le ministère met en avant la tendance positive depuis 2023. « Le projet de budget pour 2025 poursuit ainsi l’effort sans précédent engagé en 2023 avec une hausse de 0,9 milliard d’euros par rapport à 2023 (+15 %) en AE et de 0,7 milliard d’euros (+12 %) en CP et confirme l’ambition du gouvernement pour renforcer la souveraineté alimentaire de notre pays », justifie-t-il.

163 millions pour pérenniser le dispositif TO-DE

Le ministère confirme par ailleurs la pérennisation le dispositif d’exonération pour les travailleurs occasionnels et demandeurs d’emploi (TO-DE) qui « constitue un soutien essentiel à la compétitivité de nos filières, représentant un effort de 163 millions d'euros qui s’ajoute aux allègements généraux dont bénéficient tous les secteurs », précise-t-il.

Autre élément, « la revalorisation de trois dispositifs fiscaux pour favoriser la transmission à un nouvel installé, pour un effort d’environ 20 millions d'euros » a été entérinée dans ce PLF. Tout comme « l’augmentation du taux de dégrèvement appliqué à la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) sur les terres agricoles de 20 à 30 % » chiffrée à 50 millions d’euros.

Dans la lutte contre la décapitalisation de l’élevage bovin, 150 millions d'euros d’avantages fiscaux et sociaux ont été budgétés pour 2025. Enfin, 500 millions seront attribués au cofinancement avec l’Union européenne « notamment l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) et les aides à la conversion biologique (CAB) », est-il précisé.

Un ministère de la transition écologique épargné

Parmi les mieux lotis de ce PLF 2025, figure le ministère de la transition écologique qui voit son budget progresser de 2 milliards d’euros, notamment avec « le soutien aux énergies renouvelables » précise la ministre Agnès Pannier-Runacher. Toujours dans le périmètre de ce ministère, la Stratégie nationale pour la biodiversité sera dotée d’un budget de 441 millions d’euros sur 2025 soit « à peu près ce qu’il sera consommé en 2024 » ajoute la ministre. Même stabilité pour les redevances affectées aux agences de l’eau qui atteindront quant à elles 2,3 milliards.

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