FCO : Genevard ne veut pas d'évaluation «au doigt mouillé» des indemnisations
Dans un Hémicycle clairsemé, la ministre Annie Genevard est venue défendre les premières annonces du gouvernement pour l’agriculture, quitte à se faire tancer par les élus.
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Pour sa première au Sénat le 8 octobre 2024, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, n’a pas ménagé ses efforts pour défendre les premières mesures du gouvernement pour l’agriculture. Le contexte de crises multiples n’a toutefois pas rendu la tâche simple à la Doubiste. Sur le front des épidémies qui touchent l’élevage, c’est une question d’un sénateur à propos du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) et ses conséquences, qui a poussé la ministre à se justifier.
En effet, ils ne sont ne sont pris en charge directement par l’État car ce virus est déjà présent sur le territoire. « La logique est de dire, virus émergent, l’État prend en charge, virus endémique, l’éleveur prend le relais », se défend-elle. Toujours sur le sérotype 8, la ministre a admis une situation difficile. « Nous n’avons pas de vaccins disponibles », déplore-t-elle.
Pas d’indemnisation « au doigt mouillé »
Pour ce qui concerne le laboratoire français qui les produit, la ministre rappelle qu’il faudra attendre juin 2025 pour les prochaines disponibilités. Et il ne faudra pas non plus compter sur l’Espagne et son ministre de l’Agriculture avec qui Annie Genevard s’est entretenue la veille. « J’ai tâté le terrain pour savoir si nous pourrions disposer de vaccin mais il m’a expliqué qu’ils n’ont pas la quantité suffisante pour eux-mêmes », détaille-t-elle.
Elle a en outre annoncé qu’elle tenterait de mettre la question au menu de la prochaine réunion des ministres de l’Agriculture européens. « Nous voyons qu’il faut aborder cette question européenne, les maladies vectorielles se rient des frontières. Il faut élargir le prisme de la réflexion », ajoute-t-elle.
Toujours sur ce dossier, la ministre a rappelé la nécessité d’une « juste évaluation des besoins ». Confirmant l’ouverture du FMSE (Fonds national de mutualisation du risque sanitaire et environnemental) jusqu’à la fin de l’année, elle a aussi redit sa vigilance quant aux montants nécessaires. « Lorsque les uns ou les autres responsables disent il nous faut tant, de notre côté il faut que l’on sache sur quoi sont basés ces calculs », pointe-t-elle.
« Ça ne peut pas être au doigt mouillé, pas dans la situation budgétaire que nous connaissons », rappelle-t-elle. Un comité de suivi des besoins sera mis en place par le ministère. Relancée plusieurs fois par les sénateurs sur le fonds d’indemnisation annoncé de 75 millions d’euros qu’ils jugent insuffisants, la ministre n’a pas caché son agacement. « Je peux vous dire la satisfaction de la filière ovine. J’en prends acte, je vous invite à en faire de même. Cette satisfaction a été exprimée publiquement », réplique-t-elle. « On ne peut pas parler d’abandon. »
Une rencontre avec le patron de Lactalis
Interrogée sur le dossier Lactalis et la baisse brutale de sa collecte annoncée, Annie Genevard regrette « une perte sèche de production laitière alors même que le marché est porteur ». Elle a aussi tenu à dire un mot aux éleveurs concernés. « Ce qui me préoccupe particulièrement, c’est la dimension humaine de cette affaire », soutenant par-là même les initiatives de certains députés ou des organisations professionnelles pour retrouver des débouchés à ces producteurs.
Sans dévoiler de stratégie du gouvernement à plus long terme sur ce cas, la ministre a toutefois prévenu qu’une discussion avec Lactalis était prévue. « Je recevrai son dirigeant dans les jours qui viennent », annonce-t-elle.
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