« Mon objectif est simple : vous aider à surmonter l’épreuve de la crise sanitaire, et donner le cap dont les éleveurs ont besoin. » Voilà comment la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a commencé son discours au Sommet de l’élevage (Cournon), ce jeudi 3 octobre 2024.

Sa journée dans les allées du salon semble lui avoir fait prendre la pleine mesure de la détresse des éleveurs. Dans le hall de la viande bovine, les préoccupations sur l’impact des épizooties et la disponibilité des vaccins contre la FCO et la MHE étaient sur toutes les lèvres. « L’élevage français souffre, j’ai senti une réelle détresse », souligne la ministre.

Vaccination nationale des ovins contre la FCO 3

Son leitmotiv : « agir, agir, agir ». Annie Genevard a « décidé que la vaccination gratuite et prise en charge par l’État [pour le sérotype 3 de la FCO] sera désormais ouverte à toute la France pour la filière ovine. Nous avons le stock de vaccins nécessaire. »

Applaudie, cette décision n’efface pas les dégâts déjà causés par le sérotype 3 du virus. La ministre a promis que « l’État prendra ses responsabilités. Nous mettrons en place un fonds d’urgence qui permettra d’indemniser les éleveurs touchés par les pertes directes dont l’enveloppe sera annoncée demain par le Premier ministre. »

Annie Genevard ajoute avoir « demandé officiellement à la Commission [européenne] que la France puisse bénéficier de la réserve de crise européenne », au titre de la FCO de sérotype 3.

Sur le front de la MHE et du sérotype 8 de la FCO, la ministre a annoncé « le prolongement des programmes du Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) […] jusqu’à la fin de l’année, avec une prise en charge à hauteur de 65 % par l’État ».

Des promesses sur l’assurance des prairies et les aides Pac

Sur l’assurance des prairies, Annie Genevard annonce avoir « pris la décision de publier un nouvel appel d’offres » pour « étendre le réseau de mesure de la pousse de l’herbe à tout le territoire ». C’était une demande forte de la Fédération nationale bovine.

La ministre n’exclut pas de revenir à « une analyse physique ». « Faut-il conserver l’analyse par satellite ? a-t-elle interrogé. Je veux prendre le temps de réfléchir à un système et revenir à une analyse physique.  »

Annie Genevard annonce aussi l’activation du mécanisme de reconnaissance de cas de force majeure pour la campagne des aides Pac de 2025. Pourquoi ? « Pour que les éleveurs ne subissent pas la double peine de la perte d’animaux et de la réfaction du calcul des aides. » Ce mécanisme est déjà mobilisable pour 2024.

La nouvelle ministre confirme aussi plusieurs engagements pris par le précédent gouvernement. Pour soulager les trésoreries, elle confirme le paiement des acomptes des aides Pac majorés à partir du 16 octobre 2024 : 70 % des aides du premier pilier et 85 % de l’ICHN.

Un « avantage fiscal et social pour lutter contre la décapitalisation »

Malgré le fait que la question du budget et les mesures fiscales du projet de loi de finances ne soient pas encore définitivement fixées, la ministre assure que « le projet de budget intégrera bien un nouvel avantage fiscal et social pour lutter contre la décapitalisation cheptel du français ».

Elle fait référence à la déduction fiscale de 150 € par vache promise par le ministre de l’Économie de l’époque Bruno Le Maire lors du même Sommet de l’élevage l’an dernier.

Enfin, Annie Genevard souhaite agir face à l’accumulation des démarches administratives qui pèse sur les agriculteurs. « Je veux qu’ils passent plus de temps aux champs qu’assis à leur bureau. Je veux que l’Administration s’adapte à la nature et pas l’inverse. Il faut se débarrasser de ce qui handicape inutilement les paysans. »