Un protocole pour connaître sa situation vis-à-vis de la fièvre Q
Parce qu’elle est souvent asymptomatique, la fièvre Q reste très présente dans les élevages de ruminants. Le groupe d'investigation sur la fièvre Q a élaboré un protocole qui permet de détecter la présence de la maladie dans un atelier à un moment défini.
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Créer un outil pour faire le point sur la fièvre Q dans son atelier de ruminants. C’est l’objectif du groupe d'investigation sur la fièvre Q, créé en 2019 par la plateforme Esa (épidémiosurveillance en santé animale). Destiné à étudier la possibilité d’un dépistage à l’échelle de l’atelier, un protocole a été élaboré et baptisé « Statelcox » : Statut en élevage de circulation de Coxiella burnetii.
Test grandeur nature
Afin de le valider, un test grandeur nature a été réalisé auprès de 30 ateliers bovins, 27 ateliers ovins et 30 ateliers caprins répartis dans 33 départements différents. Les prélèvements ont été effectués entre le 9 octobre 2023 et le 27 février 2024.
Différents types de tests ont été réalisés :
- Des analyses sérologiques, sur des ateliers non vaccinés, pour lesquels les prises de sang avaient pu être réalisées.
- Des analyses PCR sur le lait, en période de lactation au moment des prélèvements.
- Des analyses PCR sur l’environnement. Les prélèvements ont été effectués avec des pédichiffonnette de litières et sols en ateliers bovins, de la laine collectée sur l’animal en ateliers ovins et des chiffonnettes de poussières en ateliers caprins.
La technique de prélèvement a un impact sur le résultat. Les pédichiffonnettes prélèvent la surface de la litière. Cela signifie l’identification d’une contamination environnementale à un instant donné, récent. La laine peut quant à elle avoir été contaminée au contact de la litière et par les poussières qui s’y seront accumulées pendant plusieurs semaines. Elle permet d’identifier une contamination environnementale cumulative pouvant être présente depuis la dernière tonte. Enfin, grâce au prélèvement par chiffonnettes, des poussières accumulées pendant plusieurs semaines sont recueillies, ce qui permet d’identifier une contamination environnementale cumulative.
Quatre statuts de « vert » à « gris »
À la suite des analyses, différents « statuts » ont été attribués aux 87 ateliers ayant participé à l’étude :
- Le « statut vert » signifie l’absence de circulation active.
- Le « statut orange » indique une circulation active ou ancienne.
- Le « statut rouge » met en évidence une circulation active de la maladie.
- Le « statut gris » pointe l’impossibilité de conclure sur la seule base des résultats d’analyses.
Les participants (éleveurs et membres du GDS) à la phase de test ont majoritairement donné un retour positif sur le protocole, hormis quelques détails pratiques sur les techniques de prélèvement. Son intérêt réside surtout dans le fait qu’il répond aux besoins du terrain (éleveurs, vétérinaires, GDS), qui est de connaître la situation d’un élevage vis-à-vis de la fièvre Q à un moment précis.
Les tests ont montré qu’il était plutôt facile à réaliser et bien accepté, hormis quelques réserves sur les coûts de mise en œuvre. Et même s’il reste des perfectionnements à opérer, ce protocole semble prometteur pour le travail concret en élevage.
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