Les loups font de nouveaux carnages

Jean-Baptiste Seib, exploitant à Meymac en Corrèze, a perdu 31 ovins dans la nuit du 22 au 23 mai dernier. La moitié du lot a été décimée par les loups. « Nous avons dû euthanasier une partie des brebis. Certaines avaient la gorge broyée », détaille avec émotion Marjolaine Mérens, agricultrice voisine de l’éleveur, et présidente de l’association des éleveurs des Millesources. Cette attaque laissera de lourds traumatismes dans les esprits des éleveurs.

Les prédateurs n’ont pas tué que pour se nourrir puisqu’ils n’ont prélevé que les viscères d’une brebis, un cœur et l’épaule d’un agneau. Les agriculteurs soupçonnent l’implication d’un jeune loup subadulte, issue d’une meute d’un autre territoire. De passage sur la zone, il se serait associé aux loups déjà identifiés sur le plateau de Millevaches.

Des troupeaux qui divaguent

Il n’y a aucune certitude concernant ce scénario. L’opération s’est déroulée à 800 mètres du village. L’Office français de la biodiversité et les gendarmes sont venus constater les dégâts. Le climat est de plus en plus lourd depuis l’automne dernier dans cette zone où les bovins sont aussi très nombreux dans les champs.

« Il est de plus en plus fréquent de retrouver un troupeau divaguant sur la route départementale très fréquentée, s’inquiète Marjolaine Mérens. Les loups apeurent les animaux, les poussant à sortir de leur enclos. Comme j’exploite seule, je rentre désormais mes lots tous les soirs. Je ne peux pas prendre le risque d’aller récupérer mes animaux en laissant ma fille de 4 ans seule à la maison. »

La semaine dernière a été marquée par un accident avec un patou. Le chien a mordu profondément une cyclotouriste de 66 ans qui traversait la commune de Peyrelevade, en Corrèze. Interrogé par nos confrères de La Montagne, son mari qui circulait avec elle, a indiqué qu’il comptait déposer une plainte en gendarmerie. Les problèmes se cumulent pour ces élevages qui ont subi de plein fouet la fièvre catarrhale ovine (FCO) en 2024.