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Les syndicats en colère après les premiers votes sur la loi Duplomb

La proposition de loi Duplomp-Ménoville sera examinée en séance publique à l'Assemblée nationale à partir du 26 mai prochain.

La suppression de l’article 5 de la proposition de loi Duplomb, qui visait à reconnaître le stockage de l’eau comme d’intérêt général majeur, a provoqué une forte réaction de plusieurs syndicats agricoles.

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Adopté le mardi 6 mai 2025 par la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale, l’amendement supprimant l’article 5 de la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », dites loi Duplomb Ménonville, a mis le feu aux poudres. Cet article, soutenu par le Sénat, devait déclarer d’intérêt général majeur le stockage de l’eau, un enjeu crucial face à l’adaptation au changement climatique.

La mesure était largement attendue sur le terrain. « Cette proposition de loi tant attendue est aujourd’hui dénaturée », déplore Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale dans un communiqué de presse paru le 7 mai 2025. Pour elle, « on est en droit de se demander si la représentation nationale ne se moque pas purement et simplement des agriculteurs au profit des écologistes les plus radicaux. »

FNSEA et JA crient à la trahison

La réaction est tout aussi vive chez la FNSEA et Jeunes Agriculteurs. Dans un communiqué commun paru le 7 mai 2025, les deux organisations dénoncent une « trahison des députés » et une « déception immense ». Pour les deux syndicats, l’esprit même de la proposition de loi, née de la réponse du gouvernement suite aux mobilisations de 2024 et censée simplifier la vie des agriculteurs, est aujourd’hui vidé de sa substance : « Cette loi […] ajoute de la complexité et de nouvelles contraintes ! ».

Pour les syndicats, le signal envoyé par cette suppression est dramatique. La Coordination Rurale alerte sur « le risque de dépendance alimentaire accru de la France aux importations de fruits et légumes qui consomment tout autant d’eau sur le plan écologique ». FNSEA et JA ajoutent : « L’ambition de souveraineté alimentaire n’est plus. »

Appel à mobilisation générale

Les trois syndicats appellent désormais les députés à revenir à la raison lors de la séance plénière prévue du 26 au 30 mai. FNSEA et JA n’excluent pas une reprise de la mobilisation si aucune inflexion n’est constatée. « L’exaspération qui a conduit aux grandes manifestations de l’hiver 2024 reste intacte », préviennent-ils. Ils se tiennent prêts à de nouvelles actions syndicales.

De son côté la Confédération paysanne a rappelé sur X (anciennement Twitter), le 6 mai, sa totale opposition au texte et se félicitait de la suppression des mesures sur l’eau, estimant que la proposition de loi « est une entrave à l’agriculture paysanne ».

Le texte doit désormais être voté par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Il sera débattu en séance publique à partir du 26 mai.

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