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Les céréaliers européens prêchent pour le retour aux quotas de blé ukrainien

Depuis la suppression du quota, les importations de blé ukrainien « ont grimpé en flèche pour atteindre 6,5 à 7 millions de tonnes par an »,

L’association européenne des syndicats et coopératives agricoles Copa-Cogeca demande à la Commission européenne de « rétablir des contingents tarifaires pour le blé tendre et l’orge » avec l’Ukraine, dès l’expiration des mesures commerciales actuelles, le 5 juin 2025.

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« Nous ne pouvons pas accepter que le blé et l’orge soient une fois de plus exclus de la protection de l’accord d’association révisé avec l’Ukraine. » À moins d’un mois et demi de l’expiration des mesures commerciales mises en place par l’Union européenne avec l’Ukraine, Cédric Benoist, président du groupe de travail en charge des céréales au Copa-Cogeca, s’est fendu d’une tribune le 24 avril 2025 pour exhorter Ursula von der Leyen à « prendre des mesures rapides pour protéger le secteur céréalier de l’Union européenne ».

Avant 2022, les importations de céréales ukrainiennes étaient assorties d’un contingent tarifaire d’un million de tonnes. Depuis la libéralisation des échanges et la suppression de ce quota afin d’aider l’Ukraine en guerre, ces importations « ont grimpé en flèche pour atteindre 6,5 à 7 millions de tonnes par an », déplore Cédric Benoist. Et ces volumes supplémentaires ne se sont pas non plus substitués aux autres sources d’importations. La consommation intérieure de céréales est quant à elle relativement stable.

Les marchés du blé et de l’orge sont saturés

Si le blé tendre et l’orge ne sont pas correctement protégés, « le secteur céréalier de l’Union européenne pourrait ne jamais se rétablir », poursuit le céréalier français qui, comme ses collègues, enchaîne les difficultés depuis trois ans, entre mauvaises récoltes et marges réduites.

Les coûts de production de blé tendre dans différents pays de l’Union européenne ont en effet considérablement augmenté. Cédric Benoist, céréalier dans le centre de la France, avance que le coût moyen en France est passé de 1 414 € par hectare en 2020 à 2 065 € en 2023. Les prix de vente n’ont pas suivi, « en particulier pour les cultures désormais fortement importées d’Ukraine depuis le début de la libéralisation du commerce après le déclenchement de la guerre », note-t-il.

Pour le représentant du Copa-Cogeca, le constat est clair : « Les importations de céréales ukrainiennes ont créé un excédent de marché, ce qui a fait baisser les prix des principales cultures de l’Union européenne. » Le marché est saturé, tant pour le blé que pour l’orge.

« Rétablir des contingents tarifaires »

Le 5 juin prendront fin les mesures commerciales autonomes avec l’Ukraine. D’ici à cette échéance, la Commission européenne doit décider si elle les prolonge, si elle revient à l’accord antérieur ou encore si elle statue sur un partenariat avec des quotas inférieurs aux mesures autonomes. Christophe Hansen, le commissaire européen à l’Agriculture, indiquait qu’il n’y aura pas de prolongation. « Le Conseil européen a été clair », affirmait-il y a quelques semaines aux journalistes.

Cédric Benoist « ne [peut] pas accepter que le blé tendre et l’orge puissent à nouveau être exclus de la protection de l’accord d’association révisé avec l’Ukraine ». Dans sa tribune, il « exhorte » la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, « à rétablir des contingents tarifaires pour le blé tendre et l’orge similaires à ceux d’avant la guerre ».

En novembre dernier, l’Association générale des producteurs de blé avait également demandé aux dirigeants européens le retour aux limitations ukrainiennes. « Aider l’Ukraine à retrouver l’accès à ses marchés traditionnels, qui sont actuellement attaqués par la Russie », serait une « solution beaucoup plus durable », selon Cédric Benoist.

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