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Le « dossier Mercosur » continue, malgré la France

Le Commission au Commerce relativise l'impact sur l'agriculture de l'accord

Le commissaire au Commerce européen, Valdis Dombrovskis, a assuré poursuivre les discussions sur le Mercosur et décrit une France isolée.

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Encore commissaire au Commerce de l’Union européenne pour quelques mois, le Letton Valdis Dombrovskis s’est exprimé le 8 février 2024 devant plusieurs journalistes de la presse française. Questionné à plusieurs reprises sur le thème du Mercosur, il a assuré que les « discussions sont toujours en cours » et ce, malgré l’opposition française. Avec un rappel, la Commission n’est qu’intermédiaire dans ces négociations.

« Je tiens à rappeler que nous négocions des accords commerciaux au nom des États membres et du mandat qu’ils nous ont confié », a-t-il souligné en précisant que « les paramètres et les objectifs ont aussi été définis par la France ». La France qui malgré son poids économique et politique, ne parviendrait toujours pas à fédérer contre l’accord avec les autres membres de l’Union européenne. Espagne et surtout Allemagne restant par exemple des soutiens forts en faveur d’une signature.

Dans l’entourage de la commission au commerce, on le rappelle, l’accord discuté se fait sur la base de quotas d’importations à tarifs nuls qui seront donc limités en volume, pas une porte ouverte aux importations. Pour la viande, la commission au commerce estime à 1 %, la consommation européenne alimentée par l’importation du Mercosur. On parie également à la Commission que les volumes déjà importés selon les conditions actuelles d'importation, se réorienteront vers le contingent de l’accord après son entrée en vigueur.

Ne pas rouvrir le volet agricole

Si des dispositions environnementales supplémentaires, notamment climatiques, sont effectivement apparues du côté européen, c’est la seule exigence additionnelle. Le commissaire l’a assuré, le volet agricole n’est pas rediscuté. « Nous avons fait attention de ne pas rouvrir le dossier agricole car il y a cette tendance de la part du Mercosur à ne pas aller dans la direction que nous voulons pour avoir plus d’accès au marché », a-t-il expliqué. Autrement dit, l’inclusion de clauses miroirs dans l’accord est peu probable, notamment vu le risque de devoir augmenter les contingents accordés.

D’autant que Valdis Dombrovskis a assuré que l’Union européenne employait une autre stratégie sur le plan environnemental. « La régulation anti-déforestation importée nous assure que notre commerce extérieur n’entraîne pas de déforestation. Nous agissons aussi sur les substances nocives aux pollinisateurs ou encore sur les traitements utilisés sur les animaux », a-t-il listé.

Des enjeux importants

Le commissaire a enfin rappelé quelques enjeux de ces accords, bien au-delà du secteur agricole. « Dans le contexte actuel, la diversification de nos sources d’approvisionnement est essentielle. Ça permet de contenir l’inflation, donner des options pour les entreprises et les consommateurs et de construire des plates-formes de coopération. Dans la prochaine décennie, 90 % de la croissance économique globale se fera hors de l’Europe », a-t-il appuyé.

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