La consommation des légumineuses est encourageante

Terres Univia étudie depuis quelques années le marché des protéines végétales à destination de l’alimentation humaine sur le territoire national. L’organisme interprofessionnel vient de publier son observatoire rassemblant les chiffres de la consommation en 2023.

L'an dernier, le contexte a été globalement difficile pour les produits de grande consommation, plombés par une inflation de 13 % dans les circuits de distribution et des volumes d’achat en baisse de 3 % par rapport à 2022. Cependant, les légumineuses ont globalement tiré leur épingle du jeu vis-à-vis du consommateur.

Les ventes légumes secs appertisés représentent 252 millions d’euros, soit près d’un quart de la valeur totale réalisée par les légumineuses en vente au détail. Les volumes achetés par les consommateurs ont progressé de 3 %, et leur valeur de +16 %, (en lien avec l’inflation). Dans ces légumes secs appertisés, les haricots sont les plus achetés (46 % des volumes) devant les lentilles (31 %) et les pois chiches (22 %). Les produits bio font des volumes faibles sur cette catégorie (5 %), probablement du fait d’un gros différentiel de prix (trois fois supérieur) par rapport au conventionnel.

À noter que la quasi-totalité des ventes de détail est réalisée en grandes surfaces s’agissant des légumineuses toutes catégories de produits confondues. La part des circuits spécialisés (magasins bio, vente directe) représente une part minime du marché (9 % pour les légumes secs et 4 % pour les appertisés).

Quelques produits tendance

Deux autres catégories de produits se démarquent du panel par leur progression constante depuis au moins 2020. Il s’agit des « tartinables frais » (72 millions d’euros en valeur en 2023), tout particulièrement le houmous, très tendance et dont les ventes progressent à 4 900 tonnes en 2023 (4 200 tonnes en 2022). Forte d’une grande diversité de références qui répondent à tous les goûts, les « alternatives végétales » (boulettes, galettes, simili-carnés…) ne cessent elles aussi de progresser en volumes et en valeur (89 millions d’euros en 2023).

Les légumes secs bruts et les produits au soja sont deux catégories importantes en valeur sur le marché. Leurs volumes sont stables depuis trois ans. Les lentilles dominent le segment des légumes secs bruts dont les volumes en bio ont particulièrement bien progressé (+17 %) en 2023.

Si leur valeur a augmenté en 2023, surtout en lien avec l’inflation, quelques catégories ont cependant réalisé moins de volumes : les surgelés salés et les snacks apéritifs — tous deux de petits marchés —, mais aussi le traiteur libre-service et les plats cuisinés appertisés, qui ont probablement été fragilisés par l’inflation. Les plats cuisinés appertisés (saucisses aux lentilles, cassoulet…) représentent un gros marché (225 millions d’euros en 2023) dont les volumes ont baissé de 6 %.

Déjà à la peine en 2022, les pâtes sèches à base de légumineuses sont la seule catégorie dont les volumes et la valeur baissent toutes deux sur le marché en 2023. Elles représentent cependant un petit marché (4 millions d’euros en valeur). Leur prix, quatre fois plus élevé que celui de pâtes classiques, peut représenter un frein à la consommation.

« De grands industriels s’essaient aux légumineuses pour des plats cuisinés, des alternatives végétales », remarque Marilou Keck, de Terres Univia. De quoi laisser espérer une progression des légumineuses sur le marché. « Les trois légumineuses les plus utilisées dans les produits innovants en France sont le pois chiche, la lentille et le soja », complète-t-elle. Les produits salés sont majoritairement investis en France. Il existe donc une belle marge de progression sur les produits sucrés qui, à l’échelle européenne, représentent déjà un quart des lancements de produits à base de légumineuses.