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Luzerne déshydratée : une empreinte environnementale divisée par deux en dix ans

Le temps de préséchage entre les deux périodes d'étude est passé de 2-3 heures à 48 heures.

Des chercheurs ont calculé l’évolution sur dix ans des émissions de gaz à effet de serre de la production de luzerne déshydratée, sur son principal bassin de production en France.

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Dans une étude publiée par « Journal of Cleaner Production », des chercheurs de l’Inrae (1) et de l’université de Reims Champagne-Ardenne ont calculé l’empreinte environnementale de la luzerne déshydratée en France. Son but : évaluer « les marges de progrès afin de réduire ses impacts », indique l’équipe de recherche. En effet, la luzerne est une culture intéressante par sa capacité à fixer l’azote de l’air. Elle participe également à la préservation de la biodiversité (notamment les pollinisateurs) et au maintien de la structure du sol. Elle permet aussi aux élevages d’améliorer leur autonomie alimentaire, puisqu’elle peut se substituer aux tourteaux de soja importés. Cependant, les étapes de déshydratation de la culture sont particulièrement énergivores.

L’étude s’est donc intéressée à l’ensemble du « cycle de vie » de la culture, du champ à l’usine de déshydratation. Elle a été réalisée sur les périodes de 2006 à 2009 et de 2016 à 2019, sur 12 usines de production, représentant plus de 50 % de la production nationale de luzerne déshydratée.

Davantage de sources d’énergie renouvelables

Les résultats globaux montrent une division par 2,3 des émissions de gaz à effet de serre entre les deux périodes d’étude, passant de 1,150 à 0,494 kg CO2-eq/kg de matière sèche. « Les résultats montrent que l’innovation et le renouvellement des outils de production entre les deux périodes ont permis de réduire la consommation énergétique d’origine fossile », complètent les scientifiques. En effet, au fil des années, les équipements ont été remplacés par des fours fonctionnant à plus basse température (250° au lieu de 750°), avec de plus en plus de sources d’énergies renouvelables, tels que le bois ou le miscanthus, en remplacement du lignite (2) ou du charbon. Cependant, le critère « utilisation des terres » a été négativement impacté, du fait de l’utilisation accrue de cette biomasse.

Par ailleurs, le temps de préséchage entre les deux périodes d’étude est passé de 2-3 heures à 48 heures, ce qui, couplé avec le changement climatique, a permis de réduire la teneur en eau de la luzerne récoltée, et donc la consommation énergétique du transport. « Si la luzerne est récoltée trop sèche au champ, elle perd en qualité protéique du fait d’une chute potentielle de folioles lors des opérations mécaniques », nuance néanmoins les scientifiques.

(1) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

(2) Roche sédimentaire combustible.

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