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« Moins de complexité, plus de compétitivité », propose La Coopération Agricole

Dominique Chargé le président de La Coopération Agricole a présenté les mesures phares du syndicat pour restaurer la souveraineté alimentaire française.

La Coopération Agricole a dévoilé ses « 50 mesures en faveur des agriculteurs, de leurs coopératives et de notre alimentation », dans l’objectif de restaurer la souveraineté alimentaire française.

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À l’occasion d’une conférence de presse ce lundi 26 février 2024 au salon de l’Agriculture, Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole a présenté cinquante mesures, pour « moins de complexité et plus de compétitivité ». Soulignant une ouverture du salon de l’Agriculture sur fond de crise du monde agricole, avec un « carcan administratif qui pèse », Dominique Chargé a mis en évidence les mesures phares du manifeste de cinquante propositions proposé par le syndicat.

Alors que ressort une incohérence entre les objectifs donnés par le gouvernement et les moyens mis en place, La Coopération Agricole souhaite un cap et une trajectoire claire pour la « reconquête de notre souveraineté alimentaire ».

Une montée en gamme qui doit répondre à tous les marchés

Pour Dominique Chargé, la montée en gamme de la production a été mal interprétée, elle a conduit à l’incapacité de proposer aujourd’hui une entrée de gamme française dans les rayons. La montée en gamme doit se faire en répondant à toutes les demandes de consommation, afin de restaurer la souveraineté alimentaire, soit une « alimentation pour tous les choix et tous les lieux de consommation ».

Plus de revenus et de stabilité pour les agriculteurs

Concernant les mesures proposées en faveur des agriculteurs, la ligne directrice consiste à assurer plus de revenus et de stabilité. Pour le syndicat, structurer les filières, afin de favoriser les attributions d’aides et répondre à toutes les attentes du marché, serait une mesure forte pour renforcer les organisations de producteurs qui construisent le marché.

Par ailleurs, Dominique Chargé demande l’abrogation de la séparation entre la vente et le conseil des produits phytosanitaires, affirmant qu’il est primordial d’apporter un conseil en approche globale aux agriculteurs. Ce dispositif était « une fausse bonne idée », qui a eu des résultats inverses à l’objectif initial. Pour La Coopération Agricole, il est nécessaire d’être présent dans le conseil auprès des agriculteurs, et de mobiliser des réseaux de conseillers.

Autre mesure sollicitée, « un fonds pour la transition agroécologique » afin d’accompagner le déploiement de la transition sur les exploitations agricoles. Ce fonds permettrait également de couvrir les risques des agriculteurs qui mettent en place des solutions alternatives, afin de les sécuriser dans leurs engagements.

Sans oublier des mesures essentielles pour attirer et favoriser l’installation de jeunes agriculteurs, avec par exemple l’accélération du traitement administratif des demandes d’installations ou agrandissements, et le raccourcissement des délais de recours.

Accroître la compétitivité des coopératives

Il faut permettre « davantage de compétitivité » pour les coopératives, déclare Dominique Chargé. Parmi les mesures avancées : élargir le dispositif TO-DE aux coopératives agricoles, réduire les charges sur le travail, particulièrement élevées en France, ainsi que favoriser l’évolution des compétences pour répondre aux besoins des marchés.

Le président de la Coopération agricole insiste également sur l’importance de rendre enfin opérationnel le fonds pour les industries agroalimentaires afin d’accompagner l’investissement et moderniser les outils de production. Il s’agit d’un fonds de 500 millions d’euros qui avait été promis lors du salon de l’Agriculture de 2023, et devrait participer à accélérer la transition numérique, ainsi qu’avancer sur les questions de robotique.

Reconquérir les rayons par une offre française

« Il est vital d’acter des mesures fortes » pour mieux répondre à la demande par une offre plus adaptée, explique La Coopération Agricole, face à l’augmentation constante des importations.

Prenant le sujet de la restauration hors domicile, un secteur dont la consommation progresse, le président du syndicat mentionne la nécessité de travailler sur l’affichage de l’origine et l’information des consommateurs en restauration collective.

Autre point souligné, interdire la publicité comparative sur les prix, « qui conduit à une guerre des prix » et s’avère destructrice de valeur. Un système qui finalement encourage le consommateur à voir « l’alimentation comme son levier d’ajustement dans le budget ».

Le syndicat propose aussi de créer « un observatoire de la souveraineté alimentaire », qui permettrait de suivre la part de matières premières agricoles origine France dans les marques de distributeurs. Ces mesures doivent œuvrer à la reconquête des rayons par une offre origine France, en cœur de gamme.

« Aller vers une plus grande stabilité des prix »

Interrogé sur les mesures de prix planchers annoncées par le président Emmanuel Macron lors de l’ouverture du salon de l’Agriculture, Dominique Chargé explique : « je ne sais pas ce que c’est et je ne sais pas comment ça marche ». Selon lui, ce sont des mesures qui risquent de nécessiter que les pays européens s’accordent, tout en impliquant la mise en place de « leviers réglementaires pour conduire des prix sur toute la chaîne de valeur ».

Le président de La Coopération Agricole souhaite avant tout « aller vers une plus grande stabilité des prix », évoquant le potentiel « rôle de stabilisateur » que pourraient jouer les coopératives.

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