C’est l’une des annonces phares faites par Emmanuel Macron lors de l’ouverture sous haute tension du Salon international de l’agriculture ce 24 février 2024. Après s’être entretenu avec les syndicats agricoles, le président de la République a dit devant la presse vouloir engager un travail sur des prix planchers en faveur du revenu des agriculteurs. Un sujet qui sera notamment évoqué lors de la réunion qui aura lieu dans trois semaines à l’Élysée avec les agriculteurs, les industriels, les distributeurs et les associations environnementales.
La Confédération paysanne salue « une victoire »
C’est une « victoire » pour Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Cette mesure est un cheval de bataille du syndicat. Une position que défend aussi le Modef qui réclamait de nouveau dans une communication récente du 21 février « un prix plancher rémunérateur garanti par l’État ».
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Plus précisément, ces prix planchers, fixés filière par filière, seront « un prix minimum en dessous duquel le transformateur ne pourra pas acheter et en dessous duquel le distributeur ne pourra pas vendre », a déclaré Emmanuel Macron lors d’un débat informel organisé après sa prise de parole, avec des agriculteurs et représentants syndicaux.
« Enfin dans ce monde où on parle de compétitivité, on se dit qu’il faut une protection du revenu et un prix plancher », se satisfait Laurence Marandola, interrogée par La France Agricole.
Du côté de Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot, président du syndicat, avait déjà appelé mercredi à rétablir le principe du prix « marche en avant » en partant du prix de production des agriculteurs pour construire les prix.
« Ça sert à rien tout ça », clame un éleveur
Loin de ce tumulte politique et syndical, un éleveur tente de parler avec des manifestants qui entonnent « Macron démission », alors que le président de la République s’entretenait avec les syndicats. « Ça sert à rien tout ça ! » leur lance-t-il.
Michael Repussart est agriculteur dans le Maine-et-Loire. Il répond à l’annonce d’Emmanuel Macron sur le Salon de l’agriculture d’établir des prix planchers par filière. « Peut-être que c’est une avancée, mais reste à savoir à quelle hauteur seront les prix planchers ! » s’exclame-t-il.

Avec 70 vaches laitières dont une sur le Salon de l’agriculture, Michael Repussart déplore des contrôles trop pointilleux. « On ne peut pas tout savoir, on n’a même pas le temps de préparer le contrôle. Qu’ils aillent voir dans les supermarchés ! » fulmine-t-il. Autre difficulté pour l’éleveur, sa trésorerie, avec des charges qui ont doublé depuis presque dix ans. « Quand on paie les charges, on n’a plus de salaire derrière. »
En plus de prix planchers, Emmanuel Macron a également annoncé « un recensement dans chaque région des exploitations en difficulté » avec un plan national de trésorerie.