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Des jeunes agriculteurs de l’Occitanie manifestent pour « une pause normative »

Les manifestants, venus notamment en tracteurs, ont déversé du fumier et divers déchets devant les locaux de la Draaf de l'Occitanie.

Face aux « taxes et normes qui s’additionnent » et à la baisse des revenus, les agriculteurs ont manifesté à Toulouse le mercredi 22 novembre 2023, à l’appel du syndicat Jeunes Agriculteurs de l’Occitanie. Leurs revendications : « une pause normative », « des mesures fortes » pour l’installation des jeunes et une visibilité plus grande.

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« On est venu à une centaine de tracteurs et environ 300 piétons pour montrer notre détermination », déclare Nicolas Semenou, cosecrétaire général des JA du Tarn. Des adhérents du syndicat Jeunes Agriculteurs de toute l’Occitanie étaient rassemblés devant les locaux de la direction régionale de l’agriculture de l’alimentation et de la forêt (Draaf), à Toulouse, ce mercredi 22 novembre 2023. Une sorte de point d’orgue après des semaines de mobilisation à coups de panneaux retournés, manifestations départementales, radars bâchés

Les manifestants ont déposé du fumier et divers déchets devant les locaux de la Draaf. Une délégation des manifestants a été reçue par des représentants de l’Administration qui doit faire remonter leurs revendications au ministère. Des œufs également envoyés par quelques-uns d’entre eux sur les nombreux journalistes présents.

« Des mesures fortes pour l’accompagnement des jeunes »

« Nous demandons une pause normative », résume Aude Geiger, éleveuse et viticultrice à Viols-en-Laval (Hérault). La jeune agricultrice demande aussi « des mesures fortes pour l’installation des jeunes, leur accompagnement, avec la volonté de donner une vision de long terme à l’activité agricole. » Le mot d’ordre de cette mobilisation : « On marche sur la tête. »

« On marche sur la tête parce que la France additionne les normes et les taxes mais elle fait entrer des produits qui n’ont pas les mêmes exigences sociales et environnementales et qui viennent nous concurrencer », fustige Jean-Baptiste Gibert, président des JA du Tarn-et-Garonne. L’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, sur lequel le Parlement européen s’est prononcé positivement le jour même, est notamment dans le viseur.

« Je ne boucle pas mon année »

« On fait des bons produits, de la qualité, mais qui n’est pas valorisée, regrette Laurent Duclau, céréalier à Plieux (Gers). Les charges augmentent, les revenus baissent, les contraintes administratives se multiplient : y’en a assez ! » Lui pense entre autres à la fin de la défiscalisation du gazole non-routier (GNR). Tous évoquent également la « nécessité » de création de retenues collinaires. Sur l’eau, ils déplorent, comme le dit Jean-Baptiste Gibert, « des cotisations à l’agence de l’eau Adour Garonne qui augmentent mais des prélèvements qui baissent. »

Dans ce tableau, les agriculteurs bio affichent une mine particulièrement fermée. « On a nos trésoreries sous tension au max, assure Benoît Dupuy, céréalier bio à Brugnens (Gers). Moi, au prix où on m’achète mes céréales et avec les rendements sur nos terres, je ne boucle pas mon année. On n’a aucune perspective… »

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