Vers une hausse de l’irrigation en 2050
France Stratégie prévoit une forte hausse de la demande pour l’irrigation en 2050 sur l’ensemble du territoire.
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Entre changement climatique et événements météorologiques extrêmes, quel sera l’avenir de l’irrigation en France d’ici à 2050 ? C’est la question à laquelle répond l’organisme France Stratégie dans une étude prospective dont les résultats ont été diffusés lors d’un point avec la presse et dans un rapport le 20 janvier 2025.
Selon trois scénarios différents et dans le cas où le contexte climatique serait le plus défavorable, couplé à un printemps et un été sec, la part de l’irrigation dans les prélèvements augmentera sur le territoire français.
Trois scénarios différents
Pour établir ses prévisions, France Stratégie compare plusieurs scénarios d’usage contrastés en émettant des hypothèses en matière d’évolution des comportements et des usages. D’abord, un scénario « tendanciel » où les tendances observées entre 2010 et 2020 se poursuivent jusqu’en 2050. Ensuite, un scénario « politiques publiques » dans lequel les grandes politiques publiques annoncées (en lien direct ou non avec les ressources en eau) récemment sont intégralement appliquées. Enfin, un scénario « de rupture » où la sobriété est de mise pour tous les usages.
Dans chaque prévision, la part des surfaces équipées en irrigation augmente. L’organisme constate une hausse de plus de 50 % entre 2020 et 2050 pour le scénario « tendanciel » et « politiques publiques », particulièrement dans les bassins-versants de l’Escaut (nord de la France) et de la Loire aval. Dans le cadre du scénario « de rupture », le développement des surfaces équipées reste contenu avec une hausse 12 % entre 2020 et 2050.
Hausse des consommations
Effet papillon : l’augmentation de la part de l’agriculture dans les prélèvements entraînerait une hausse de la demande en eau au cours des mois les plus chauds de l’année.
« Comme l’irrigation consomme la majorité des prélèvements, les consommations devraient augmenter au moment où la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques », décrivent Simon Ferrière, chef de projet au sein du département du développement durable, et Hélène Arambourou, adjointe au directeur du département du développement durable et numérique de France Stratégie.
L’organisme note une hausse des consommations d’eau de 102 % dans le scénario tendanciel, de 72 % dans le scénario des politiques publiques dans près d’un quart des bassins-versants et de 10 % par rapport à 2020 dans le scénario de rupture.
Réaction d’Irrigants de France
Face aux conclusions du rapport, Irrigants de France, représentant des agriculteurs irrigants de toutes les filières sur le territoire s’est exprimé. Son président, Eric Frétillère, souligne l’importance de placer le sujet de l’eau au cœur du débat public pour évaluer les solutions.
« Notre organisation tient à rappeler qu’il n’y aura pas d’alimentation sans eau et qu’à ce titre, l’agriculture doit nécessairement être considérée comme une activité économique d’intérêt général majeur dans les arbitrages sur les usages de la ressource », déclare-t-il. Selon lui, investir dans la recherche et le développement de solutions génétiques, numériques et technologiques permettra à l’agriculture de poursuivre son amélioration de l’efficience de l’eau d’irrigation.
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