Irrigation : les eaux usées traitées « ne sont pas une solution magique »
La réutilisation des eaux usées traitées (Reut), en partie pour l’irrigation, doit être articulée avec d’autres solutions d’adaptation au changement climatique, selon un rapport interministériel.
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Les eaux non conventionnelles (ENC) « ne sont pas une solution magique aux problèmes tendanciels de manque d’eau », estiment les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Écologie dans un rapport publié le 19 octobre 2023. Elles font référence à un ensemble divers d’eaux non destinées à la consommation humaine : eaux grises, eaux issues de processus industriels et agricoles… mais également eaux usées traitées par des stations d’épuration équipées à cette fin.
« Sobriété des usages »
Toutes ces eaux « doivent trouver leur juste place au sein du bouquet de solutions d’adaptation au changement climatique », jugent les rapporteurs. Pour la réutilisation des eaux usées traitées (Reut) en particulier, la mission insiste notamment sur la nécessité d’articuler les projets avec « un prérequis de maîtrise de la consommation d’eau et de sobriété des usages ».
L’arrêté réglementant spécifiquement la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures est toujours en attente de publication. Dans le cadre du plan eau, des simplifications réglementaires ont été instaurées cet été pour tous les usages.
112 projets agricoles en cours d’étude
Le nombre de projets de réutilisation des eaux usées traitées en service concernant l’irrigation agricole est actuellement de 54 sur 133 au total. La mission a également identifié 283 autres projets à l'étude, dont 112 agricoles.
Parmi les autres secteurs (arrosage d’espaces verts, usage industriel, golfs, nettoyage des voiries…), l’agriculture représente ainsi une part importante des usages des eaux usées traitées. Les auteurs du rapport estiment que le nombre de projets « est en forte augmentation depuis la sécheresse de 2022 ».
« D’une façon générale, les projets de Reut concernent des petits volumes », avec 20 000 m³ par an et par projet en moyenne, précisent les auteurs. Cependant, « il existe quelques gros projets », tels que celui mis en place en Limagne noire (Puy-de-Dôme) depuis 1996, avec 1 000 000 m³ par an en irrigation agricole.
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