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Irrigation Le chantier de la réserve d'eau à Sainte-Soline a redémarré

Les travaux de l'une des seize réserves d'eau des Deux-Sèvres a repris après le blocage du chantier. (photo d'illustration)

Près de dix jours après la manifestation de milliers d'opposants au projet de la réserve d'eau à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres qui avait entraîné la suspension des travaux, le chantier a repris, selon l'AFP.

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Le chantier de la retenue d'eau agricole à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres a repris ce mardi 8 novembre 2022, a constaté un journaliste de l'AFP. Cette reprise intervient une dizaine de jours après la manifestation de milliers d'opposants le week-end dernier des 29 et 30 octobre.

Un projet controversé

"Les engins sont arrivés hier soir [lundi] et les travaux ont démarré ce matin" à Sainte-Soline, a confirmé Thierry Boudaud, président de la Coop de l'eau, groupement de 400 agriculteurs qui porte ce projet destiné à construire des réserves pour permettre l'irrigation l'été, grâce au pompage dans les nappes phréatiques superficielles en hiver.

La "bassine" de Sainte-Soline, surnom donné par les opposants, est la deuxième des seize réserves de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes qui doivent voir le jour dans ce département, une première ayant été mise en service. Les bénéficiaires des réserves se sont engagés en contrepartie, dans un protocole signé en 2018, à adopter des pratiques tournées vers l'agroécologie. Leurs détracteurs y voient à l'inverse une "fuite en avant" du modèle "productiviste".

Un nouveau rassemblement à venir

Lors du rassemblement du 29 octobre, certains opposants avaient forcé les grilles du chantier, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre déployées sur le site. Selon la Coop de l'eau, "il a fallu réparer une centaine de barrières mises à terre par les manifestants", mais cela "n'aura pas d'incidence sur le calendrier", qui prévoit une mise en service de la réserve au printemps 2024.

"La fermeté a payé, aucune ZAD (zone à défendre, ndlr) ne s'est installée", a-t-on commenté mardi dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Six escadrons de gendarmerie, soit 400 à 500 gendarmes, ont été maintenus autour du site. Après la manifestation, les opposants avaient édifié des tours de guet sur un terrain situé à deux kilomètres du chantier, en précisant que leur objectif n'était pas d'organiser une ZAD. Ils avaient en revanche réclamé un moratoire au gouvernement.

Jean-Jacques Guillet, un des porte-parole du collectif "Bassines, non merci", a déclaré à l'AFP ne pas être "vraiment surpris par cette reprise des travaux". "L'État s'obstine à vouloir passer en force alors que ce projet est d'une incohérence absolue, ce n'est pas la bonne méthode, a-t-il ajouté. On va mettre en œuvre ce qu'on a annoncé, c'est-à-dire organiser un nouveau rassemblement qui sera d'une ampleur encore plus importante."

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