Les grandes orientations de la filière des fruits et légumes pour 2024
À l’occasion de la conférence de rentrée annuelle, le président d’Interfel (Interprofession des fruits et légumes frais), Laurent Grandin, a fait part des enjeux et grandes orientations de la filière pour l’année 2024.
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« L’année 2023 a été assez exceptionnelle pour la filière » avec la validation du plan de souveraineté, « un formidable aboutissement et une vraie reconnaissance pour la filière des fruits et légumes », déclare Laurent Grandin, qui entame sa dernière année de présidence au sein de l’interprofession.
À ses côtés, Jacques Rouchaussé, président du CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), et Christel Teyssedre, présidente d’Aprifel (l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes) ont également fait part des grands projets pour l’année 2024.
La consommation a retrouvé un niveau satisfaisant au deuxième semestre
Le président d’Interfel a rapidement dressé un bilan de l’année 2023. Elle a débuté par un premier semestre compliqué économiquement, avant de retrouver un niveau de consommation « plutôt satisfaisant » à partir du mois de juillet. Ce niveau est similaire, voire supérieur, aux années précédentes.
Malgré l’inflation apparente, le prix moyen du panier à l’achat a augmenté de 5 % (en €/kg) par rapport à l’année 2022, selon les chiffres de l’interprofession et Kantar. Par ailleurs, les volumes d’achats de fruits et légumes (en kilogrammes) se sont réduits de 3 % sur un an, « par des effets d’offre et d’arbitrages dans un contexte d’inflation global », explique-t-il.
Plan de souveraineté : déjà près de 200 millions d’euros en 2023
Mis en place au cours de l’année 2023, le plan de souveraineté, dont les aides ont été validées le 30 novembre dernier par la Commission européenne, est salué par les représentants d’Interfel, du CTIFL et d’Aprifel. Ces derniers évoquent un « plan de la dernière chance », pour éviter l’effondrement de la production de fruits et légumes d’ici aux dix prochaines années.
Il représente « un enjeu crucial pour la filière dans un contexte mondial incertain », détaille Laurent Grandin. Avec un budget de 200 millions d’euros par an pendant dix ans, le plan vise à approcher à l'horizon de 2035 les 60 % de taux d’approvisionnement national en fruits et légumes, alors qu’aujourd’hui 50 % des fruits et légumes sont importés en France.
Si des projets ont déjà été actés concernant les axes de protection des cultures ainsi que celui des agroéquipements de rénovation des serres et des vergers, le président d’Interfel demande que le prochain guichet d’appels à projets « ne soit pas un guichet purement d’innovation », mais qu’il s’adresse à « la réalité d’extension des bonnes pratiques existantes » auprès des producteurs.
Le plan de souveraineté a déjà atteint « pas loin de 200 millions d’euros » investis au cours de cette première année.
Vers « une seule règle » pour les emballages
Du côté de l’évolution de la règlementation des emballages, après plusieurs décrets français annulés, un règlement européen est en cours, et Laurent Grandin partage la certitude qu’il devrait aboutir prochainement. Ce règlement permettra de « mettre fin à la cacophonie des divers règlements dans les pays », afin de se diriger vers « un seul marché et une seule règle », soit « une solution collective harmonisée », précise le président d’Interfel.
Pour ce dernier, la filière est cependant encore dans l’expectative et l’insécurité juridique, alors que des filières des fruits et légumes ont investi « plusieurs dizaines de millions d’euros pour la transition » dans cette période intermédiaire, et que la France n’a pas encore donné sa position.
Il souligne l’effort des filières, avec aujourd’hui 47 % des pré-emballages de fruits et légumes concernés par la loi qui ont déjà disparu.
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