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Des craintes autour de la future loi d’orientation agricole

La future loi d'orientation et d'avenir agricoles « passe à côté du foncier », selon la députée Aurélie Trouvé de La France Insoumse (LFI).

La députée Aurélie Trouvé, corapporteure du groupe de suivi de la future loi d’orientation et d’avenir agricoles accuse le projet de loi de ne pas prendre en compte plusieurs freins à l’installation. Le second corapporteur, Pascal Lavergne, mise sur les débats parlementaires pour enrichir le texte.

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Après des mois de concertation, le texte de la future loi d’orientation et d’avenir agricoles (LOAA) ne devrait plus tarder à être déposé au Conseil d’État. Mais la corapporteure du groupe de suivi à la préparation à la LOAA, Aurélie Trouvé (LFI), dénonce d’ores et déjà une « loi qui passe à côté de la plaque » et où « ce qui relève du législatif est relativement restreint ».

Trop d’angles morts

« La LOAA a pour but de s’attaquer au renouvellement des générations, rappelle Aurélie Trouvé, contactée par La France Agricole. L’un des grands freins est le foncier. Or il n’y a rien dans la loi sur le foncier, si ce n’est des centaines de millions d’euros. » En effet, le texte prévoirait 400 millions d’euros sur le portage de foncier. « J’ai demandé s’il y aurait un changement de gouvernance des Safer ou de priorisation au contrôle des structures, et non », poursuit la députée.

« Les revenus agricoles sont le terrible angle mort de cette loi, continue-t-elle. L’argument est de nous dire que les lois Egalim 1, 2 et 3 existent. […] Troisième élément important, les débouchés. Et il n’y a rien sur les filières. On pensait avoir une loi où il y aurait plus de matière », regrette Aurélie Trouvé.

L’élue de La France insoumise craint également que les députés n’aient qu’un pouvoir restreint pour enrichir le texte de loi. « Comme le projet de loi qui semble se dessiner est très restreint, nous craignons qu’un grand nombre de nos amendements soient considérés comme irrecevables. »

Ne pas hystériser le débat

Le second corapporteur Pascal Lavergne (Renaissance) se veut plus optimiste. « Il y a la possibilité, même sur la base d’un texte que certains trouvent un peu étriqué aujourd’hui, de l’étoffer si les parlementaires des deux chambres travaillent de façon intelligente, déclare-t-il à La France Agricole. Ce qui est possible et qui serait regrettable, c’est qu’il y ait une forme d’hystérisation du débat qui amène le gouvernement à se replier sur lui-même plutôt que de laisser la possibilité d’un enrichissement intelligent. »

S’il se refuse à commenter le futur texte de loi encore amené à évoluer d’ici à son dépôt au Conseil d’État, le député de la majorité présidentielle et ancien agriculteur rappelle son ambition : « J’aimerais qu’on ait un grand débat sur l’agriculture avec une vision jusqu’à 2050 pour donner une vision aux agriculteurs à long terme. […] Nous ne sommes pas à quelques mois près si on veut sortir un texte qui donne satisfaction au plus grand nombre et qui soit à la hauteur des ambitions : d’enrayer la crise des installations et de permettre de revenir à un équilibre de souveraineté alimentaire. »

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