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Après le tollé au Brésil, Carrefour plaide le malentendu sur le Mercosur

Le ministre de l'Agriculture brésilien s'était joint à la profession pour condamner la position d'Alexandre Bompard.

Les vives réactions suscitées au Brésil après l’annonce de Carrefour de ne pas s’approvisionner en viande du Mercosur en France ont conduit le groupe à devoir se justifier pour sortir du conflit.

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Il ne se sera écoulé que cinq jours entre la prise de position du PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, assurant bannir la viande du Mercosur de ses magasins en France et ses excuses. Le 26 novembre 2024, Carrefour Brésil s’est fendu d’un communiqué pour sortir de l’ornière dans laquelle le dirigeant avait mis l’enseigne. « Nous sommes vraiment désolés que notre communication ait été reçue comme une remise en question de notre partenariat avec la production agricole brésilienne ou comme une critique de celle-ci », écrivent-ils.

Pour rappel, Alexandre Bompard s’était adressé à Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, le 21 novembre pour assurer que l’enseigne Carrefour ne vendrait pas de viande venant du Mercosur. Seulement, le groupe, très présent au Brésil, s’est pris dès le lendemain un retour de bâton de la part des politiques mais aussi des grands transformateurs locaux qui ont décidé de ne plus approvisionner les grandes surfaces Carrefour au Brésil.

« Français en France et brésilien au Brésil »

En plus de la communication officielle de Carrefour, Alexandre Bompard s’est directement expliqué auprès du ministre de l’Agriculture brésilien, Carlos Fávaro, dans une lettre d’excuses dévoilée dans la presse. « Nous savons que l’agriculture brésilienne fournit une viande de haute qualité, respectant les normes et la saveur. Si la communication de Carrefour France a généré de la confusion et a pu être interprétée comme une remise en question de notre partenariat avec l’agriculture brésilienne et comme critique à son égard, nous nous en excusons, écrit le PDG Carrefour est un groupe décentralisé ancré dans chaque pays où il est présent, français en France et brésilien au Brésil. »

Pour expliquer l’engagement initial d’Alexandre Bompard, le groupe a tenté de rappeler le contexte hexagonal. « Avec cette décision, nous avons voulu assurer aux agriculteurs français, qui traversent une grave crise, que notre soutien et nos achats locaux continueront » , a-t-il rappelé, avant de donner des gages aux producteurs du Brésil. « De l’autre côté de l’Atlantique, nous achetons la quasi-totalité de la viande nécessaire à nos activités auprès des producteurs brésiliens, et nous continuerons à le faire », a assuré le groupe.

La fin de cinq jours de crise

Dans la foulée de cette communication. Les groupes JBS, Marfrig ou encore Minerva, grands transformateurs brésiliens et mondiaux, ont décidé de cesser leur boycott et de reprendre la commercialisation et les livraisons dans les magasins Carrefour. L’Association brésilienne des exportateurs de viande a elle aussi acté la fin du conflit.

« L’agro-industrie brésilienne se félicite des excuses et de la reconnaissance de l’excellence du produit et du producteur brésilien par le PDG mondial de Carrefour, Alexandre Bompard. Nous espérons qu’avec cela, le fonctionnement du réseau français pourra être rétabli », ont-ils déclaré sur Instagram. L’incendie semble désormais éteint.

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