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Dermatose : l’État débloque un fonds d’urgence de 516 600 euros dans le Gers

Une enveloppe de 516 600 € a été attribuée par le ministère de l’Agriculture aux éleveurs bovins du Gers.

En raison des restrictions de mouvements de bovins liés à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), l’État a décidé d’allouer une enveloppe de 516 600 euros aux éleveurs du Gers.

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Aucun cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) n’a été détecté dans le Gers. Pour autant, le ministère de l’Agriculture a décidé d’allouer une enveloppe de 516 600 € aux éleveurs bovins du département. Depuis mardi 30 décembre 2025, les agriculteurs gersois ont jusqu’au dimanche 18 janvier 2026 pour demander l’aide financière en ligne, plafonnée à 4 500 € par exploitation.

Face aux restrictions de mouvements liés à l’épizootie mises en place depuis le 10 décembre dernier, l’État a décidé de débloquer un fonds d’urgence pour les exploitations « fragilisées » par les surcoûts de maintien de jeunes animaux qui auraient dû être exportés ou commercialisés en dehors des zones réglementées. Dans d’autres départements que le Gers, des fonds d’urgence semblables ont aussi été mis en place.

Plusieurs critères à remplir pour obtenir l’aide financière

Dans le cas du Gers, pour être éligible au fonds d’urgence, les éleveurs bovins doivent « avoir le siège de leur exploitation dans le département », « avoir des jeunes bovins de moins d’un an », « être agriculteur à titre principal au sens de la MSA » ou encore « s’attendre à subir des pertes économiques du fait de la mise en place des zones réglementées ». Par ailleurs, l’État précise que les exploitations en liquidation judiciaire ne sont pas éligibles.

De plus, Julien Barthés, chef de service agriculture durable à la préfecture du Gers, précise que d’autres critères permettant d’ajuster le montant alloué sont demandés. Parmi eux, il cite la situation de sauvegarde ou de redressement judiciaire. « Dans l’idée d’aider les exploitations les plus fragilisées, nous porterons une attention particulière aux jeunes agriculteurs ou encore nouveaux installés », ajoute-t-il.

Si ce fonds a pour ambition d’aider les éleveurs en difficulté, pour certains professionnels le montant du fonds d’urgence n’est pas suffisant. « Ce pas une aide de fond. Il s’agit uniquement d’une réaction des premiers instants », considère Damien Latapie, membre du groupement de défense sanitaire (GDS) du Gers.

« Une aide d’urgence ce n’est jamais suffisant »

Le 23 décembre dernier, lors d’une réunion avec des représentants syndicaux, la chambre d’Agriculture et la préfecture, le salarié du GDS a quitté la salle en plein rendez-vous. « Nous étions en train de discuter des critères de l’attribution des aides. Comme je ne voulais pas être responsable de la répartition de celles-ci, j’ai préféré m’en aller », relate-t-il.

Dans la foulée, Lionel Candelon, président de la chambre d’Agriculture du Gers et des représentants locaux de la Coordination rurale sont aussi partis avant la fin de la réunion. « Pour moi, il était hors de question de choisir quel éleveur allait être plus doté qu’un autre, lance le président de la chambre d’Agriculture. De toute façon, le fonds n’est pas assez important. Pour que ce soit un minimum décent, il faudrait au moins distribuer entre 4 000 et 5 000 € par éleveur. »

Du côté de la Confédération paysanne du Gers, le son de cloche se veut semblable mais plus nuancé. « Une aide d’urgence ce n’est jamais suffisant, c’est fait pour agir rapidement », affirme Sylvie Colas, présidente de la Confédération paysanne du Gers. La représentante syndicale n’est « pas étonnée » par le montant attribué par l’État.

« Concernant l’enveloppe allouée à notre département, il n’y a rien de choquant quand on compare aux autres territoires, juge-t-elle. Il y a des éleveurs qui vont avoir 3 500 € d’aides, ce n’est pas rien. Pendant un petit moment, ils pourront nourrir les jeunes bovins bloqués en raison du statut de zone réglementée. »

Vaccination obligatoire dans le département, restrictions de mouvements, sur ces points, Sylvie Colas est « satisfaite ». Selon elle, ce qui alimente toujours la colère des agriculteurs, c’est la politique d’abattage total lorsqu’un cas positif à la DNC est détecté dans un troupeau. Pour cette raison, la syndicaliste se dit toujours prête à se mobiliser pour faire entendre sa voix.

Ainsi, son syndicat, la Confédération paysanne, dans un communiqué de presse daté du mardi 30 décembre 2025, a annoncé « amplifier ses mobilisations dès la première semaine de janvier ».

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