Un index contre la paratuberculose pour les normandes
La race normande bénéficiera au printemps 2024 d’un nouvel index génomique de résistance à la paratuberculose. Les travaux d’abord réalisés en race prim’holstein se sont poursuivis avec des résultats probants.
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Après les prim’holsteins en 2022, les vaches de race normande vont bénéficier d’un nouvel outil pour lutter contre la paratuberculose : la résistance génétique à la mycobactérie et ses dégâts. Le nouvel index génomique fera en effet son apparition au printemps 2024, grâce à la coopération de partenaires de recherche (Inrae, Oniris) et des réseaux sanitaires (GDS) et génétiques (Allice, Apis-Gene). « Des travaux ont été menés depuis plusieurs années pour mieux lutter contre cette maladie grave et coûteuse pour les éleveurs », explique ce consortium scientifique qui conduit le programme baptisé « Paradigme ». Grâce aux outils de génotypage, il est désormais possible d’identifier, dès la naissance, les 5 % d’animaux très sensibles à la paratuberculose, les 20 % d’animaux sensibles, les 50 % d’animaux à la sensibilité intermédiaire et les 25 % d’animaux naturellement résistants.
Identifier les gènes d’intérêt
Les scientifiques ont identifié les gènes qui affectent la résistance des animaux à la maladie et leurs variants dans le génome de la race normande. Ils diffèrent légèrement de ceux trouvés en prim’holstein, même si deux des quatre régions concernées sont identiques (sur les chromosomes 12 et 23). Au-delà de ces marques génétiques, une prédiction fiable s’appuie sur les nombreuses données avec l’augmentation de la population de référence testée et le recours à la méthode « single step ». Cette dernière consiste à fusionner les données d’élevage avec les informations génomiques pour calculer l’indexation en une seule étape.
Comme pour les prim’holsteins, pour lesquelles la France était déjà pionnière, les normandes ont bénéficié d’un plan de génotypage jusqu’en 2023. Le travail a porté sur 31 083 vaches normandes avec un statut « infectée » ou « non infectée ». À l’issue du processus, les scientifiques ont sélectionné les meilleurs emplacements de gènes et construit l’index génomique qui sera commercialisé au printemps 2024.
La mycobactérie responsable de la paratuberculose est très proche de celle de la tuberculose. Elle est très résistante dans le milieu extérieur. Si la sélection génétique est un outil de lutte précieux, il ne viendra pas seul à bout de cette maladie complexe. L’approche doit rester globale en associant la génétique au dépistage et aux bonnes pratiques d’élevage (alimentation, hygiène, densité, parasitisme…).
(1) Lire La France Agricole n° 3948 du 25/03/2022, p. 34
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