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Retrait du mancozèbe « On met en péril notre capacité à produire »

Alors que le retrait du mancozèbe vient d’être validé au niveau européen, le collectif Sauvons les fruits et légumes de France alerte sur les conséquences de cette décision au niveau technique et économique.

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Un processus de décision inadéquate

« On pense qu’en interdisant un produit, on va diminuer les usages. Mais c’est faux », explique Josselin Saint-Raymond. En effet, si les producteurs n’ont plus accès à la molécule la plus efficace, ils vont utiliser un traitement alternatif en augmentant la fréquence ou la quantité en baissant les produits, on augmente les usages. « Au contraire, il faudrait garder les solutions spécifiques et efficaces », insiste le porte-parole.

 

Le directeur compare la lutte contre la tavelure de la pomme à la lutte contre le Covid-19 : « Nous avons des mesures barrières comme la gestion des feuilles au sol. Mais quand la pression devient trop importante, il faut utiliser les moyens adéquats. »

Une décision européenne qui crée des distorsions de concurrence

« Comme souvent, le retrait d’une molécule phytosanitaire ne tient absolument pas compte de la réalité concurrentielle européenne, se désole le collectif. Ainsi, le metiram, alternative au mancozèbe, est homologué au niveau européen, disponible en Italie, mais interdit en France sur pommiers. » La décision du Scopaff va donc créer des distorsions de concurrence au sein même du marché unique européen.

 

Pour les pays tiers, la situation est encore pire, estime Josselin Saint-Raymond : « Aujourd’hui, on importe des pommes à contre-saison qui viennent de l’hémisphère Sud. On n’a pas la capacité d’arrêter aux frontières celles qui sont traitées avec du mancozèbe. »

L’action de la Fnab

Enfin, le collectif Sauvons les fruits et légumes de France s’interroge sur l’implication de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) : « Comment une fédération de producteurs peut-elle passer plus de temps à obtenir l’interdiction de pesticides conventionnels plutôt qu’à soutenir les demandes de dérogation pour les pesticides essentiels à la production biologique légale sur notre territoire ? »

 

Josselin Saint-Raymond s’interroge aussi sur la différence de traitement entre le dossier du mancozèbe et celui du cuivre, produit par excellence de l’agriculture biologique.

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