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Pour les céréaliers, « rebondir est possible »

Éric Thirouin, président de l’association générale des producteurs de blé (AGPB), a salué un « sursaut juridique » en France et un « sursaut stratégique » européen.

L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) salue l’inscription dans la loi d’orientation agricole de deux principes sur lesquels baser une nouvelle stratégie juridique. Elle note également un « sursaut stratégique » européen, malgré des inquiétudes sur la Pac post-2027.

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100 ans : c’est l’anniversaire qu’a fêté l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) le 28 mai 2025 à Paris. À cette occasion, Éric Thirouin, président de l’association spécialisée de la FNSEA, a déclaré : « Le décrochage de notre céréaliculture est réel : ça suffit. Nous avons clairement touché le fond mais j’ai la conviction que rebondir est possible. » Il juge que « 2025 est une année sans aucun doute charnière dans notre histoire. Tout redevient à nouveau possible. » Il a notamment salué un récent « sursaut juridique ».

« Des outils pour pouvoir se défendre »

Au travers de la Loi d’orientation agricole (LOA), « la France reconnaît désormais l’agriculture comme intérêt majeur, ainsi que le principe 'pas d’interdiction sans solution' », a-t-il salué. « Aujourd’hui, nous avons un instrument juridique pour rééquilibrer les enjeux. L’AGPB va renforcer sérieusement son pôle juridique à cette fin », a-t-il annoncé lors de son discours de clôture.

L’objectif est « d’attaquer ou de se défendre sur tous les sujets qui seront nécessaires », a-t-il ensuite expliqué à la presse. Il estime : « il faut que l’on puisse faire la même chose » que les « ONG environnementales [qui] se sont organisées avec des pôles de juristes et d’avocats, nombreux, pour pouvoir attaquer systématiquement ce qui peut être fait par le monde agricole ».

L’AGPB dispose déjà de juristes et d’avocats, mais « attaque très peu ». Il résume : « maintenant que l’on a des outils pour pouvoir se défendre, on va le faire ». Une stratégie qui pourrait inclure d’autres associations spécialisées de la FNSEA, : « je tends la main à tout le monde ».

La LOA « a écrit des choses absolument incroyables, a commenté Carole Hernandez Zakine, docteur en droit de l’environnement, lors d’une table ronde. « Les juges doivent aujourd’hui faire attention à cet intérêt général : on ne peut pas y porter des atteintes excessives et disproportionnées », décrypte-t-elle.

« Sursaut stratégique » européen

Éric Thirouin a également souligné ce qu’il juge être un « sursaut stratégique » à l’échelle européenne. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2021 « a remis sur le devant de la scène la souveraineté alimentaire. La nouvelle commission européenne ne parle plus de jachère, mais de réarmement alimentaire », illustre-t-il.

Éric Thirouin, président de l’association générale des producteurs de blé (AGPB), a globalement salué l'action de la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, venue clôturer le centenaire du syndicat le 28 mai 2025 à Paris. (© Hélène Parisot / GFA)

Toutefois, le président du syndicat se dit inquiet de l’avenir de la Politique agricole commune (Pac) après 2027. S’il salue les positions du Commissaire à l’agriculture, Christophe Hansen, il est moins confiant dans celles de la présidente de la Commission, Ursula Van der Layen.

Les agriculteurs européens auront une meilleure vision de ce qu’il se dessine le 16 juillet, date à laquelle la Commission européenne dévoilera ses propositions pour la prochaine Pac. Éric Thirouin juge pour l’heure que ce qui serait envisagé serait un « détricotage ». « Il va falloir faire bloc, peut-être se mobiliser », a-t-il déclaré. Il a ensuite salué la position de la ministre de l’agriculture Annie Genevard sur la Pac : « elle soutient en tout point ce que l’on souhaite de la Pac de demain », en particulier le maintien des deux piliers.

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