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« La récolte de maïs devrait donner un peu d’oxygène aux trésoreries »

La récolte du maïs grain va très probablement s'étaler jusqu'en novembre, du fait d'un retard accumulé depuis les semis, selon Franck Laborde, président de l'AGPM.

À la fin de septembre, l’AGPM table sur un rendement moyen du maïs grain de 9,5 à 10 t/ha. Avec les cours actuels, les marges seraient globalement positives. Le point avec Franck Laborde, président de l’organisation.

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« Avec un rendement estimé au 30 septembre entre 9,5 et 10 t/ha (1), la récolte de maïs grain en 2024 (hors semence) devrait donner un peu d’oxygène aux trésoreries qui souffrent de la chute des rendements des cultures d’hiver, observe Franck Laborde, président de l’AGPM, l’Association générale des producteurs de maïs. La récolte commence tout juste sur la façade ouest, le sud-ouest et ponctuellement en Rhône-Alpes, aussi ces projections pourraient encore être ajustées. »

Une récolte qui va s’échelonner

« Nous avons, en termes d’unité de chaleur, accumulé depuis les semis une quinzaine de jours de retard. La récolte va très certainement s’échelonner jusqu’à novembre. Nous serons donc plus exposés que d’habitude, sur la fin de cycle, à différents risques tels que les tempêtes automnales ou le gel. Les frais de séchage pourraient être élevés malgré un repli du prix du gaz. »

« La qualité sanitaire du grain est elle aussi en suspens. Elle reste bonne pour les premières coupes, mais dépendra des conditions climatiques des prochaines semaines. Il faudra très certainement accélérer la récolte si la qualité commence à se dégrader au champ. »

« Pour rappel, les semis, perturbés par la pluie, avaient pris beaucoup de retard et 20 % avaient été réalisés après le 20 mai. À noter que les frais d’irrigation, qui concernent 25 % de la sole de maïs grain, sont plutôt revus à la baisse compte tenu de la pluviométrie de la campagne. »

Des marges positives

« Malgré des frais de séchage attendus en hausse, les rendements de 9,5 à 10 t/ha, supérieurs à la moyenne quinquennale, et les cours actuels laissent espérer des marges positives, reprend Franck Laborde. Après avoir été très dépréciés pendant l’été, les prix du maïs se sont un peu redressés au début de septembre. »

« Néanmoins, les disponibilités mondiales vont être relativement bonnes. Les États-Unis notamment, où la récolte est en cours, s’apprêtent à battre une nouvelle fois un record de rendement. Au regard des fondamentaux donc, on peut supposer qu’il n’y aura pas de remontée significative des prix à court terme. S’ajoute la géopolitique qui peut elle aussi faire évoluer les marchés. »

« Si les projections de rendement se confirment, la production tricolore avoisinera les 15 millions de tonnes. Elle serait alors suffisante pour alimenter l’ensemble de nos marchés, utilisation nationale comme à l'exportation. »

« En revanche, les grands producteurs de l’est de l’Union européenne ont connu des conditions sèches pénalisantes pour leurs maïs. Le marché communautaire restera ainsi déficitaire. Une situation qui n’est pas nouvelle. »

« Globalement depuis une dizaine d’années, la production européenne s’affaiblit, rappelle Franck Laborde. Nous étions autosuffisants il y a vingt ans, aujourd’hui nous importons un quart de nos besoins de maïs grain. La moitié de ces importations provient du Brésil, l’autre de l’Ukraine qui d’ailleurs, compte elle aussi des pertes de volumes du fait d’un manque de pluies. »

(1) Estimation de l’AGPM issue des instituts techniques.

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