Une année 2022 « compliquée » pour le marché de la bière
La forte hausse des coûts des matières premières liée au conflit en Ukraine a pesé sur le marché de la bière, constatent les Brasseries Kronenbourg, à l’occasion d’une conférence de presse.
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« Comme beaucoup de brasseurs, 2022 a été une année contrastée et pleine d’obstacles », indique Anders Røed, président-directeur général des Brasseries Kronenbourg, à l’occasion d’une conférence de presse le 4 octobre 2023 à Paris. Malgré une performance commerciale « plutôt favorable » (+9,3 % en volume, à 5,8 millions d’hectolitres), les résultats de l’entreprise ont été dégradés l’année dernière par le conflit en Ukraine et la forte hausse des coûts des matières premières et en particulier du verre que celle-ci a engendré.
Recul des ventes en 2023
La volatilité des cours des céréales s’est poursuivie en 2023, sans pour autant provoquer de rupture d’approvisionnement. « On arrive à une stabilisation des prix aujourd’hui », observe Anders Røed. Sur les huit premiers mois de cette année, l’entreprise enregistre un recul des ventes de 4,7 % sur un an, en lien avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat d’une part, et de la météo peu favorable en août 2023, d’autre part. Le marché de la bière en France « n’a pas récupéré les niveaux de 2019, avant le Covid », estime par ailleurs Anders Røed.
En dépit de ces dix-huit derniers mois « compliqués », il croit « en une belle croissance du marché de la bière, que ce soit en sans-alcool ou en bière premium », notamment portée par la catégorie des jeunes adultes qui consomment plus de bière que de vin. Les bières sans alcool, d’ailleurs, connaissent une forte croissance.
Après l’orge, vers un houblon vertueux
Les Brasseries Kronenbourg entendent poursuivre leurs engagements en matière de développement durable avec notamment la filière «orge responsable tracée», mise en place en 2022 en partenariat avec In Vivo. Ce programme a pour objectif, à l’horizon de 2026, d’atteindre 100 % d’orge issue de pratiques agroécologiques pour la fabrication de la bière blonde 1664. Depuis le début de 2023, cette orge est tracée, via des codes QR sur l’emballage des bières de la marque 1664. En six mois, 150 000 consommateurs les ont scannés.
L’entreprise avait par ailleurs lancé en 2019 un projet expérimental sur les pratiques agroécologiques en houblon, avec des producteurs volontaires. Le programme se termine cette année, avec un enjeu : évaluer le coût économique de cette transition, et déterminer les conditions pour que, à l’image de l’orge, le houblon utilisé dans la bière 1664 puisse être cultivé avec des pratiques vertueuses. Une ambition d’autant plus complexe que la filière du houblon est en difficulté, pour des raisons économiques mais aussi de renouvellement de générations.
Un enjeu fort sur l’eau
Autre enjeu : la consommation en eau. En cinq ans, les Brasseries Kronenbourg ont diminué de 25 % le volume d’eau nécessaire pour produire un litre de bière, passant de 5 en 2018 à 3,74 litres en 2022. « On travaille à réduire encore ce volume », insiste Anders Røed. La réutilisation des eaux usées constituera un défi pour l’entreprise. Si une partie des eaux sert au nettoyage des installations, la réutilisation des eaux une fois purifiées dans les processus de fabrication de la bière reste « un gros sujet », l’entreprise n’ayant « pas encore les moyens ».
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