« Laissez-nous produire », demandent les coopératives
À l’occasion de sa conférence de rentrée le 20 septembre 2023, La Coopération Agricole métiers du grain a présenté les travaux qu’elle mènera cette année, dont sa demande de réautorisation du conseil de préconisation d’usage des produits phytosanitaires.
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« Les coopératives sont pleinement investies dans les sujets environnementaux, mais nous avons besoin d’échéances raisonnables et de cohérence entre les différents objectifs fixés. Sans quoi nous risquons de perdre en compétitivité, en production et donc à terme, en souveraineté. Nous sommes d’ailleurs en train d’en prendre le chemin », a alerté Antoine Hacard, président de La Coopération Agricole métiers du grain lors de la conférence de presse de rentrée de l’organisation le 20 septembre 2023 à Paris.
Le président y a détaillé les principaux défis qui attendent les coopératives cette année, s’attardant notamment sur la séparation de la vente et du conseil stratégique phytosanitaire. Le groupe de travail de l’Assemblée nationale en avait fait un bilan « très mitigé » le 12 septembre 2023.
Réautoriser le conseil de préconisation
« Aujourd’hui, nos demandes sont claires : nous souhaitons être réautorisés à faire du conseil de préconisation » sur l’usage des produits phytosanitaires, a déclaré Antoine Hacard. Quitte à prendre des engagements supplémentaires, sur le taux d’atteinte des objectifs des certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) par exemple, a-t-il proposé. Une facturation différenciée est également envisageable. « Mais il nous faut des choses simples », a-t-il appuyé, estimant avoir perdu en « cohérence de conseil », et courir un risque juridique fort. « Il y a une barrière très floue entre les informations légales qu'un vendeur doit fournir à son client, et le conseil stratégique. »
Sous la casquette de vice-président d’Intercéréales, Antoine Hacard s’est rendu, faisant suite à la conférence, à l’Assemblée nationale pour une audition sur le sujet dans le cadre de la préparation de la LOA (loi d’orientation agricole), a-t-il expliqué. « Je pense qu’il y a une prise de conscience de l’inadaptation de cette séparation, avec des agriculteurs qui ont signalé leur insatisfaction et qui ont été un peu plus entendus. »
Le projet de décret sur les CEPP mis en consultation le 30 août, qui se veut plus sévère pour les distributeurs ne respectant pas les règles, soulève quant à lui des interrogations : si les objectifs actuels sont atteignables, quid de leur évolution ? « On est en attente de réponses sur ce qu’envisage le ministère de l’Agriculture. On ne veut pas que [ces CEPP] deviennent une taxe supplémentaire. »
Valoriser les pratiques bas carbone
Parmi ses dossiers relatifs à l'environnement et au réchauffement climatique, La Coopération Agricole métiers du grain s’engage dans la valorisation de pratiques à bas carbone. « Les enjeux sont tels qu’il faut que le marché finance, par un système de crédit carbone, l’accompagnement de cette transition environnementale, a estimé le président. Mais il faut encore le structurer. Aujourd’hui, nous sommes entre 35 et 40 €/t, ce qui reste insuffisant. » L’organisation demande également une harmonisation à l’échelle européenne pour éviter un dispositif « franco-français ».
Quant à l’irrigation, également abordée, « notre rôle, c’est de dépassionner le débat pour trouver un compromis intelligent », a assuré Antoine Hacard.
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