Face à la crise, la filière de la cerise demande une solution d’urgence
Avec des récoltes plombées par les aléas climatiques et les attaques d’insectes ravageurs, les représentants de la filière de la cerise demandent « une solution d’urgence » au ministre de l’Agriculture, notamment la prise en charge des pertes subies et de nouveaux itinéraires techniques.
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« Le tableau est assez noir ! » Tel est le constat dressé par la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), les AOP Cerises de table, Cerises d’industrie et l’Anibi lors d’une réunion avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, le 27 juillet 2023. Cette année, les producteurs de cerises font face à d’importantes pertes de production liées à des épisodes climatiques défavorables et une multiplication des attaques de mouches ravageuses, Drosophila suzukii et Rhagoletis cerasi notamment.
« Concrètement, on a de plus en plus d’aléas climatiques et de maladies liées ou non au changement climatique, mais de moins en moins d’outils pour y faire face, explique Gilles Baraize, directeur de la FNPF, interrogé par La France Agricole le 1er août 2023. Et la concurrence se fait de plus en plus forte, sachant qu’au-delà de la seule concurrence on n’a pas les mêmes règles du jeu. » L’objectif de la rencontre était donc double pour la filière : anticiper les difficultés de la campagne en cours et alerter une nouvelle fois le ministre sur la nécessité de trouver « une solution d’urgence ».
Une impasse technique et financière
Face au ministre, la présidente de la filière de la cerise, Françoise Roque, a souligné l’urgence de la situation : « Aujourd’hui, certains arboriculteurs se posent la question de savoir s’ils continuent ou s’ils arrachent. » Durant les échanges, les professionnels ont plaidé en faveur d’un « système indemnitaire qui soit hors cadre “de minimis” » et « intégrant à la fois la filière des cerises de table et d’industrie, pour perdre le moins d’arboriculteurs possible », souligne le directeur de la FNPF.
Ils ont également insisté sur la nécessité de mettre en place rapidement un itinéraire technique efficace qui recense les solutions et produits à la disposition des arboriculteurs. « On observe qu’un certain nombre d’usages et de produits à la disposition des agriculteurs disparaissent au fils des mois et des années alors qu’un certain nombre de pays les autorisent toujours, européens ou non », souligne Gilles Baraize. La filière s’est donc attardée sur l’importance des clauses miroirs afin d’avoir des règles de marché équivalentes avec nos voisins européens et hors Union européenne.
De son côté, le ministre de l’Agriculture s’est montré attentif aux problématiques de la filière même si aucune solution n’a pour le moment émergé. Lors de la réunion avec les AOP et la FNPF, il a notamment demandé une remontée chiffrée des pertes liées aux aléas et aux ravageurs. Un travail que les filières des cerises de table et d’industrie mènent actuellement. Concernant la recherche, « le ministre croit en un métaprojet qui intégrerait un certain nombre de solutions comme la technique sur insecte stérile (TIS) », précise Gilles Baraize. La situation pourrait s’éclaircir dans les semaines à venir, le ministre s’étant engagé à apporter rapidement son soutien aux producteurs touchés.
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