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Les industriels laitiers veulent « plus de libertés contractuelles »

« La filière laitière ne souffre pas d’un manque de réglementations avec six lois en l’espace de 13 ans », avance la Fnil.

La Fédération nationale de l’industrie laitière estime que la filière est suffisamment encadrée d’un point de vue législatif et réclame plus de libertés contractuelles en vue d’Egalim 4.

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« La construction en marche avant du prix du lait est respectée », avance François-Xavier Huard, président directeur général de la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil) le 14 mai 2024, lors d’une conférence sur l’économie laitière.

À cette occasion, la Fnil partage son avis sur la loi Egalim. « La Cour des comptes n’a pas identifié de dysfonctionnement majeur de la filière laitière. 80 % des éleveurs sont engagés dans un dialogue structuré avec leur laiterie via une organisation de producteurs (OP) ou une coopérative. »

« On communique sur le mauvais prix »

Pour le président de la Fnil, la construction du prix du lait se fait bien « en marche avant, en prenant en compte les coûts de production ». Alain Le Boulanger, expert en économie de la Fnil déplore : « On communique toujours sur le prix de base et pas sur le prix réel touché par les éleveurs. C’est ce prix réel que l’on devrait ramener au coûts de production, au lieu du prix de base. Les éleveurs touchent des primes liées à la qualité du lait et aux chartes de bonnes pratiques d’élevage. »

Pour la Fnil, la loi Egalim 2 apporte de la stabilité aux éleveurs. « La construction de contrats-cadres donne de la visibilité à nos livreurs », appuie François-Xavier Huart.

De « faibles marges » pour l’industrie laitière

« La matière première agricole est sanctuarisée, renchérit Alain Le Boulanger. Les tensions qui se sont cristallisées l’hiver dernier entre OP et laiteries provient des opérateurs n’ont pas le même mix-produit. En France, on a du mal à accepter des modestes écarts de prix entre laiteries. »

Pour le représentant de la Fnil, la difficulté est de créer de la valeur sur le maillon industriel. La Fnil rappelle que le taux de marge nette des laiteries privées est « très faible, de l’ordre de 1 % », même si le chiffre d’affaires est de « 20 milliards d‘euros en moyenne ».

Des propositions pour Egalim 4

Alors qu’Egalim 4 se prépare, la Fnil a formulé ses attentes vis-à-vis de la révision de la législation. Les industriels laitiers privés plaident en faveur d’un « renforcement des droits des contrats et de la liberté contractuelle ». Concrètement, l’idée d’une économie administrée n’est pas vue d’un bon œil. « Nous souhaitons que le choix des indicateurs utilisés pour calculer la formule de prix reste libre. Il n’y aurait rien de pire que d’imposer des indicateurs aux parties du contrat », expose François-Xavier Huart.

Les industriels laitiers plaident aussi en faveur d’un « accompagnement des acteurs économiques, en particulier les organisations de producteurs, dans l’appropriation des indicateurs et la discussion préalable à la conclusion d’un contrat ». Le but ? « Discuter d’égal à égal. Il y a de jeunes OP, cela peut être compliqué pour elles d’intégrer l’ensemble des subtilités et des problématiques d’une réglementation », justifie le PDG de la Fnil.

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