FCO : les éleveurs touchés par le sérotype 8 se serrent les coudes
Dans la Loire, la colère gronde chez les éleveurs touchés par la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FCO-8). Ils se sentent abandonnés à l’heure où des mesures gouvernementales concrètes sont prises uniquement pour le sérotype 3.
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Éleveur ovin à Sorbiers, dans la Loire, Eric Gallot a perdu 8 brebis sur 220 mères cet été à cause de la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 8. D’autres sont actuellement entre la vie et la mort dans sa bergerie. Même chose pour Florent Tixier, éleveur dans le nord du département, qui déplore « une dizaine de brebis mortes sur une vingtaine de malades ». Blandine Drevet, du Gaec de Montravel à Saint-Genest-Malifaux, parle quant à elle de 12 brebis mortes de la FCO-8. Elle raconte le calvaire d’un jeune éleveur voisin installé depuis trois ans qui a perdu 20 brebis sur 70.
Deux poids, deux mesures
À l’appel de la Confédération paysanne, tous sont venus témoigner et se serrer les coudes le mercredi 9 octobre 2024, sur l’exploitation d’Eric Gallot. En toile de fond, une colère non dissimulée. D’abord contre le « manque d’anticipation de l’État », qui n’a pas pris suffisamment au sérieux la menace de la FCO-8. Il s’agit aussi de dénoncer « l’omerta » qui règne vis-à-vis de cette épizootie maintenant considérée comme endémique, et dont la gestion semble désormais relever de la seule responsabilité des éleveurs.
À l’inverse, la FCO-3, qualifiée d’émergente et dont le nombre de foyers ne cesse d’augmenter depuis août dans la moitié nord du pays, bénéficie d’une campagne de vaccination gratuite sur tout le territoire pour les éleveurs ovins. Le gouvernement a également annoncé le déblocage d’une enveloppe de 75 millions d’euros pour indemniser les éleveurs victimes.
Pour ceux touchés par la FCO-8, le sentiment d’abandon est palpable. Si le vaccin contre la FCO-8 n’est pour l’instant pas remboursé, il ne sera en outre pas disponible avant juin 2025, selon les dernières annonces de la ministre de l’Agriculture. Pour la Confédération paysanne, « ces réponses différenciées sont inadmissibles ». Le syndicat appelle ainsi à ne pas laisser sur le carreau « les éleveurs de la moitié de la France ».
Dans la Loire, les éleveurs n’ont pas fini d’essuyer les conséquences de la FCO-8, qu’ils doivent déjà anticiper l’arrivée de la FCO-3. Frileux, la plupart d’entre eux ont déjà fait vacciner leurs troupeaux contre le sérotype 3, alors qu’il se rapproche sensiblement du département. Tous témoignent des répercussions psychologiques et du stress qu’ils subissent du fait de ces maladies vectorielles qui touchent les bêtes les plus fragiles comme les plus vigoureuses.
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