« Tous nos animaux meurent de la FCO dans les Ardennes »
En un mois, 20 % du troupeau ardennais est mort de la fièvre catarrhale ovine qui se propage en France. De quoi mobiliser les éleveurs ovins qui se sont rassemblés pour crier leur impuissance et réclamer une aide urgente.
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À l’appel de la Fédération des éleveurs de moutons des Ardennes (Fema), entre 150 et 200 manifestants selon les organisateurs, se sont rassemblés le 4 septembre 2024 devant la préfecture du département. « Notre objectif était de montrer la détresse des éleveurs, impuissants face à la fièvre catarrhale ovine (FCO) qui se propage, relate Yohann Sommé, le président de la Fema. C’était aussi l’occasion de dire que les vaccins sont arrivés trop tard, nos animaux sont soit morts, soit cadavériques. »
(vidéo prise par Bruno Miser, vice-président de la Fema)
« Tous les éleveurs sont au bord du gouffre »
Cinq carcasses d’animaux tout juste morts de la FCO ont été couchées devant les grilles du bâtiment. Trois agneaux, un veau et un avorton bovin. « Les cadavres font désormais partie de notre quotidien, témoigne Bruno Miser, vice-président de la Fema et éleveur ovin à Blanchefosse-et-Bay. On ne trouve pas un élevage ovin ou bovin dans les Ardennes qui ne soit pas impacté. »
Pendant plus de deux heures, les manifestants ont pu trouver du réconfort les uns auprès des autres, échanger avec leurs élus présents et crier leur colère, dans le calme et sans incident. « Tout le monde était au bord du gouffre, ajoute Bruno Miser. La situation est inadmissible pour les éleveurs qui ne peuvent pas sauver leurs bêtes. Certains n’osent même plus aller les voir pour les regarder mourir. »
Aux côtés des éleveurs ovins de la @FEMA- inquiétudes pour la filière : nombre de foyers, de décès, impact de la vaccination et avenir de la filière pic.twitter.com/D4SiApkfGA
— Else JOSEPH (@ElseJOSEPH) September 4, 2024
La FCO est apparue le 3 août dans les élevages ovins des Ardennes. Un mois plus tard, la moitié des animaux est malade, dont un tiers est mort, selon l’étude réalisée par la Fema. « On va perdre 20 % de l'ensemble du troupeau ovin ardennais, soit 12 000 animaux sur les 60 000 du département, précise Yohann Sommé. Et c’est sans compter la propagation aux bovins qui est déjà à l’œuvre. »
Des vaccins arrivés trop tard
Le 30 août dernier, le ministre démissionnaire de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé l’arrivée de vaccins supplémentaires contre le sérotype 3 et un élargissement de la zone. « Ce n’est pas suffisant, s’alarme le vice-président Bruno Miser. Annoncer des vaccins c’est beau, encore faut-il les recevoir à temps. Je les ai demandés le 12 août, je les ai reçus le 20, mon troupeau est foutu. »
Selon les représentants de la Fema, l’État a fauté en n’anticipant pas la commande de vaccins. « On est géré par des incompétents, c’est inadmissible ! s’insurge Bruno Miser. La Fema réclame une indemnisation de toutes les pertes et de tous les frais supplémentaires. Il faut nous aider, on n’a plus rien à vendre. »
Désireuse de sauver les animaux restants, la Fema recommande aux éleveurs qui ne sont pas encore touchés de « vacciner dès que possible avant que la maladie ne se déclare, sans restriction, toutes les catégories, même les mâles reproducteurs et quels que soient leur âge ou leur race. Il faut également rentrer les bêtes avant qu’elles ne soient infectées et bien déclarer les cas de suspicion dans les cheptels pour prétendre aux indemnités. »
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