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Embargo sur les céréales : l’Ukraine porte plainte à l’OMC

Kiev a annoncé avoir porté plainte devant l’OMC contre la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie.

Kiev a annoncé lundi avoir porté plainte devant l’OMC contre trois pays de l’Union européenne, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, qui ont prolongé leur embargo sur les importations de céréales ukrainiennes, malgré la levée des restrictions décidée par Bruxelles.

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« C’est pour nous crucial d’établir que des États membres ne peuvent pas interdire à titre individuel l’importation de biens ukrainiens, a expliqué la ministre ukrainienne de l’Économie, Ioulia Svyrydenko, dans un communiqué. C’est pour cela que nous portons plainte contre eux. »

Protéger les agriculteurs

Malgré cette annonce, la Pologne maintient son embargo sur les céréales ukrainiennes, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement polonais. « Nous maintenons notre position, nous pensons qu’elle est juste, elle est aussi le résultat d’une analyse économique et des pouvoirs qui découlent du droit communautaire et international », a déclaré Piotr Müller à la télévision Polsat News, ajoutant que la plainte devant l’OMC « ne nous impressionn(ait) pas ».

À la fin d'avril, la Commission européenne avait permis à cinq États membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) de bloquer sur leur sol la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens afin de protéger leurs agriculteurs.

À la suite de la levée des droits de douane de l’Union européenne en mai 2022, ces pays avaient ainsi vu affluer les céréales à prix bradé en provenance de l’Ukraine, privée de ses débouchés commerciaux en Afrique ou au Moyen-Orient du fait de l’invasion russe.

Trois pays font de la résistance

Vendredi, Bruxelles a mis fin à cet embargo temporaire en estimant notamment que les « distorsions de marché » causées par l’afflux de céréales ukrainiennes avaient « disparu ». Bravant la décision de la Commission européenne, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ont aussitôt annoncé maintenir de façon unilatérale leur interdiction.

« Nous espérons que ces pays vont lever leurs restrictions et que nous n’aurons pas besoin d’aller devant les tribunaux pendant une longue période pour régler notre litige », a souligné la ministre ukrainienne dans son communiqué.

La Roumanie avait elle, « regretté » la décision de Bruxelles mais s’est gardée de toute mesure unilatérale tandis que la Bulgarie a accepté de lever l’embargo au nom de « la solidarité avec l’Ukraine ».

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