La Bulgarie lève l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes
À l’inverse de Varsovie, Sofia a décidé d’ouvrir ses frontières aux importations de céréales ukrainiennes, malgré l’inquiétude de ses agriculteurs.
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La Bulgarie a décidé ce jeudi 14 septembre 2023, à rebours de la Pologne, de ne pas prolonger l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes au-delà du 15 septembre, date de son expiration.
L’Ukraine salue la « vraie solidarité » bulgare
Sofia « ne soutient pas » une extension des restrictions, stipule une résolution adoptée par le Parlement à une large majorité (124 voix pour, 69 contre) à l’initiative du gouvernement pro-européen. Le texte invoque « la solidarité avec l’Ukraine » et la nécessité de « garantir la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale ».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué ce vote. « La Bulgarie montre l’exemple de ce qu’est la vraie solidarité », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).
I am grateful to Bulgaria for its decision not to prolong restrictions on Ukraine’s agricultural exports after September 15th.
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) September 14, 2023
I thank PM Nikolai Denkov and his team, as well as Bulgarian parliamentarians who supported this move.
Bulgaria sets an example of true solidarity.
Les quatre autres pays attendent la Commission
En avril, l’Union européenne avait autorisé cinq États membres — la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie — à interdire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens sur leur territoire, à condition qu’ils n’empêchent pas le transit vers d’autres pays. Cela, afin de protéger leurs agriculteurs, qui attribuaient à ces importations la chute des prix sur leurs marchés locaux.
Dans la foulée de l’offensive russe et de la fermeture des voies maritimes par la mer Noire, ces pays avaient vu affluer les céréales à prix bradé venues de Kiev, restées bloquées sur leur sol du fait de problèmes logistiques au lieu de rejoindre l’Afrique et le Moyen-Orient.
La Pologne a d’ores et déjà indiqué qu’elle allait prolonger unilatéralement l’interdiction. La Hongrie et la Slovaquie attendent l’annonce de la Commission, mais ont également prévenu qu’elles feraient de même si Bruxelles décidait de ne pas étendre les restrictions. La Roumanie a pour sa part fait savoir qu’elle se conformerait au choix de l’exécutif européen.
Les agriculteurs bulgares inquiets
La Bulgarie se distingue de ses voisins car elle compte de grands producteurs d’huile de tournesol qui se plaignaient depuis la mise en place de l’embargo d’une grave pénurie de graines et de prix élevés. Ils se sont félicités du « triomphe de la raison », tandis que les agriculteurs, qui voient d’un mauvais œil la concurrence ukrainienne, ont au contraire dénoncé la résolution.
Le gouvernement a jugé qu’il était nécessaire de « stimuler la compétition sur le marché » afin de contenir l’inflation alimentaire, avait expliqué mercredi le Premier ministre Nikolay Denkov.
Sofia va par ailleurs demander à Bruxelles des aides « pour améliorer ses infrastructures routières et ferroviaires en vue d’accélérer le transport des marchandises ukrainiennes vers des pays tiers ».
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