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La Pologne prolonge l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes

L'interdiction de commercialiser des céréales ukrainiennes en Pologne sera prolongée au-delà du 15 septembre, a assuré Varsovie.

Varsovie a affirmé que ses frontières resteraient fermées aux céréales ukrainiennes au-delà de la date de fin de l’interdiction, avec ou sans l’aide de Bruxelles. En réponse, Kiev a menacé de saisir l’Organisation mondiale du commerce.

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Le gouvernement polonais a annoncé ce mardi 12 septembre 2023 qu’il allait prolonger unilatéralement l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes après le 15 septembre, date fixée par Bruxelles.

L’Ukraine menace de saisir l’OMC

« Quelle que soit la décision ultérieure de la Commission, nous n’ouvrirons pas la frontière aux céréales ukrainiennes après cette date, a indiqué un communiqué du gouvernement polonais. Toutefois, si Bruxelles ne maintient pas l’embargo, nous mettrons en place ces solutions nous-mêmes. Il s’agit d’une question fondamentale pour nous. Les intérêts de la campagne polonaise sont les plus importants pour nous. »

Si la Pologne est un important fournisseur d’aide militaire et humanitaire à l’Ukraine et accueille environ un million de réfugiés ukrainiens, la question des importations de céréales a déclenché une querelle diplomatique entre les deux voisins.

En réponse, l’Ukraine a annoncé ce mardi être prête à saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour exiger une compensation de la Pologne. Accusant Varsovie, pourtant un proche allié de Kiev, de « populisme politique avant les élections » législatives prévues en Pologne à la mi-octobre, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a indiqué sur X (ex-Twitter) que « l’Ukraine sera contrainte de se tourner vers l’arbitrage de l’OMC ».

Cinq pays de l’Est sont concernés

Le conflit en Ukraine et les problèmes liés aux exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire ont fait de l’Union européenne une voie de transit et une destination d’exportation majeures pour les céréales ukrainiennes.

En avril, l’Union européenne avait autorisé cinq États membres, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie, à interdire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens sur leur territoire, à condition qu’ils n’empêchent pas le transit vers d’autres pays. Cela, afin de protéger leurs agriculteurs, qui attribuaient à ces importations la chute des prix sur leurs marchés locaux.

Ces cinq États ont demandé que ces interdictions, qui expirent ce vendredi 15 septembre 2023, soient prolongées.

La Pologne veut rassurer ses agriculteurs

Le sujet est particulièrement sensible en Pologne, où des élections auront lieu le mois prochain. L’actuel gouvernement de droite populiste du parti Droit et Justice bénéficie d’un fort soutien dans les régions agricoles.

« Je tiens à assurer à tous les agriculteurs, à toute la campagne polonaise, que nous défendrons sans aucun doute les intérêts des agriculteurs polonais », a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki lors de la réunion du cabinet.

Le vice-Premier ministre Jaroslaw Kaczynski a déclaré que la Pologne souhaite aider l’Ukraine « mais que, dans le même temps, nous ne devons pas oublier nos concitoyens ».

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