Céréales Volodymyr Zelensky veut lever les restrictions d'exporter
Le président ukrainien a demandé à l’Union européenne de supprimer « le plus vite possible » toutes les restrictions sur les exportations des céréales.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a profité de la visite de la présidente de la Commission européenne à Kiev, Ursula von der Leyen, le mardi 9 mai 2023, pour lui réclamer la levée des restrictions européennes sur les exportations céréalières ukrainiennes.
Arrivée par le train dans la capitale ukrainienne mardi matin, Ursula von der Leyen est venue marquer la Journée de l’Europe et afficher une nouvelle fois le soutien de l’Union européenne face à l’invasion russe. Le 9 mai est également le jour où la Russie célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie.
Volodymyr Zelensky cible ses voisins européens
Le président ukrainien s’est dit « déçu » et a réclamé la « suppression de toutes les restrictions le plus vite possible », dénonçant des « mesures protectionnistes strictes, voire cruelles ».
« Toute restriction sur nos exportations est absolument inacceptable maintenant, parce qu’elle renforce les capacités de l’agresseur » russe, a fustigé Volodymyr Zelensky face aux journalistes.
« En temps de guerre, ces restrictions ne peuvent que décevoir », a-t-il encore cinglé, visant ainsi les cinq pays qui ont adopté des mesures pour protéger leurs propres marchés face à l’afflux de grain ukrainien. Il s’agit de la Pologne, de la Slovaquie, de la Hongrie, de la Roumanie et de la Bulgarie.
Bruxelles en juge de paix
En mai 2022, les Vingt-Sept avaient suspendu pour un an les droits de douane sur les denrées ukrainiennes et s’étaient organisés pour permettre à Kiev d’exporter ses céréales, l’invasion du pays par la Russie paralysant les itinéraires habituels par la mer Noire.
Conséquence : les États de l’Union européenne voisins avaient vu massivement augmenter les arrivées d’Ukraine, provoquant la saturation des silos faute de moyens logistiques appropriés et faisant chuter les prix, déstabilisant les cultivateurs locaux.
À la mi-avril, la Pologne, rapidement imitée par d’autres États européens, avait alors unilatéralement banni les céréales et d’autres produits agricoles venus d’Ukraine, disant vouloir protéger ses agriculteurs. Une situation que Bruxelles avait jugée « inacceptable » en pleine guerre en Ukraine.
Depuis plusieurs semaines, le ton est donc monté entre, d’un côté, Kiev et, d’un autre, les cinq pays concernés, avec Bruxelles en juge de paix.
Une plateforme de coordination pour apaiser les tensions
Malgré ces tensions, la Commission européenne est parvenue à la fin d'avril à un accord entre les parties concernées pour garantir le transit des céréales ukrainiennes, notamment à destination des pays tiers, un point crucial pour Kiev.
« La priorité est que le transit des céréales se déroule de manière transparente et au prix le plus bas possible », Ursula von der Leyen
Aux côtés de Volodymyr Zelensky, Ursula von der Leyen a jugé la situation « difficile ». « La priorité immédiate est aujourd’hui que le transit des céréales se déroule de manière transparente et au prix le plus bas possible », a-t-elle déclaré.
« Cela nécessite une coopération très étroite des différentes parties », a-t-elle poursuivi, annonçant la mise en place d’une « plateforme de coordination ».
L’Ukraine veut adhérer à l’Union européenne
Outre les décisions à venir sur le transit des céréales ukrainiennes, la présidente de la Commission européenne a affirmé que le moment était « venu depuis longtemps de lever cette incertitude politique artificielle dans les relations entre l’Ukraine et l’Union européenne. Le moment est venu de prendre une décision positive concernant l’ouverture des négociations sur l’adhésion » de l’Ukraine à l’Union européenne.
L’Ukraine réclame depuis des années une adhésion à l’Union européenne et à l’Otan et a multiplié les demandes auprès de Bruxelles depuis l’invasion russe, y voyant la seule réelle garantie de sa sécurité face à Moscou.
L’Union européenne a accordé à Kiev le statut de candidat officiel en juin 2022 mais réclame la poursuite des réformes, notamment anticorruption. L’ouverture de négociations d’adhésion doit être décidée par les États membres à l’unanimité après proposition de la Commission.
Moscou « détruit » les valeurs européennes
« L’Ukraine se bat pour les idéaux de l’Europe que nous célébrons aujourd’hui. En Russie, Poutine et son régime ont détruit ces valeurs. Et maintenant, ils tentent de les détruire ici en Ukraine », a ajouté Ursula von der Leyen.
« L’agresseur a déjà dramatiquement échoué. L’Ukraine a résisté à l’attaque et riposté avec succès », s’est-elle félicitée, alors que Kiev prépare une nouvelle contre-offensive. Dans ce contexte, dont les premiers actes pourraient être déjà en cours, Volodymyr Zelensky l’a remerciée pour la décision européenne de fournir « un million d’obus ». « On en a déjà besoin sur le champ de bataille », a-t-il insisté.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :