Origine du miel : Bruxelles fait un pas de plus vers la transparence
L’Union européenne a conclu un accord pour l’étiquetage des pots de miel afin de lutter contre les importations massives de miels frelatés par l’ajout de sucres.
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Bruxelles a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre les importations massives dans l’Union européenne de « miels frelatés » par l’ajout de sucres. Le mardi 30 janvier 2024, les négociateurs du Parlement et du Conseil ont conclu un accord politique fixant de nouvelles règles d’étiquetage et de traçabilité du pays d’origine pour le miel. C’est l’annonce faite le Parlement dans un communiqué de presse diffusé ce mercredi 31 janvier 2024.
Tous les pays d’origines seront inscrits
Beaucoup attendaient ce texte. En mars dernier, la Commission européenne publiait une enquête montrant que 46 % (sur 320 échantillons) des miels importés récemment contrôlés faisaient l’objet de fortes suspicions de non-conformité aux règles de l’Union européenne due à l’ajout de sirops de sucre. Une technique pour diminuer les coûts de production. Avec ceci, 74 % des miels provenant de la Chine suscitaient des doutes. Presque la totalité des miels importés de la Turquie étaient aussi suspectés, tout comme la totalité des miels venus du Royaume-Uni, où ils étaient assemblés à partir de diverses origines de miels.
Cet accord permet une nouvelle avancée depuis le mois de décembre où le Parlement européen rendait obligatoire l’inscription des pays d’origine par ordre décroissant selon la proportion dans le produit final. Désormais les étiquettes des pots de miel devront préciser de manière détaillée, le ou les pays d’origine, qu’ils appartiennent à l’Union européenne ou non. Jusqu’ici, seule la mention « miels originaires d’Union européenne » ou « miel non originaire d’Union européenne » était obligatoire pour les mélanges de miel.
Des pourcentages en plus
« Les pourcentages de miel provenant des quatre premiers pays d’origine au moins doivent également être indiqués. Si cela ne représente pas plus de la moitié du miel total, les pourcentages doivent être indiqués pour tous les pays », détaille le Parlement.
La Commission européenne propose également un code d’identification unique « ou une technique similaire permettant de retracer le miel jusqu’aux apiculteurs ». Une plateforme européenne d’experts devrait aussi voir le jour pour recueillir des données. L’objectif ? Améliorer les contrôles, détecter les modifications du miel et renforcer la traçabilité européenne.
« Un grand jour »
« C’est un grand jour pour un étiquetage plus transparent. Ces dispositions informeront mieux les consommateurs, qui seront mieux protégés contre le miel frelaté, et les apiculteurs seront défendus » face à une concurrence déloyale, a réagi l’eurodéputé autrichien Alexander Bernhuber (PPE, droite), rapporteur du texte.
Pour les jus de fruits, confitures ou purées de marrons, Bruxelles devra évaluer d’ici à trois ans la nécessité ou non d’imposer une obligation de transparence similaire pour les pays d’origine des fruits.
En revanche, le texte clarifie d’ores et déjà les informations sur la teneur en sucre des jus de fruits, avec des mentions « contient uniquement des sucres d’origine naturelle » ou « à teneur réduite en sucres » (si au moins 30 % des sucres naturels ont été éliminés).
Il faudra par ailleurs impérativement utiliser au moins 450 grammes de fruits pour produire 1 kg de confiture ou de marmelade. Eurodéputés et États doivent encore donner un ultime feu vert formel avant l’entrée en vigueur de la législation.
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