La moitié du phosphore excrété est recyclée en agriculture via les boues
50 % du phosphore et 10 % de l’azote excrété par les Français sont recyclés en agriculture via les boues de stations d’épuration, selon deux études.
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« En France, 50 % du phosphore excrété [par la population] est recyclé en agriculture, via les boues de station d’épuration » (Step), chiffre Thomas Starck, doctorant au laboratoire Eau environnement et systèmes urbains (1) sur le réseau LinkedIn. Il relaye les résultats d’un article scientifique dont il est l’auteur, publié le 28 juin 2024 dans la revue Springer Link.
Comparaison aux autres pays occidentaux
35 % de ce phosphore est perdu dans l’environnement, via les eaux de surface notamment. Les 15 % restants sont contenus dans les boues non valorisées en agriculture : elles sont incinérées ou envoyées en décharges.
Le taux de recyclage du phosphore présent dans les excréments humains en France « n’apparaît pas très élevé mais est supérieur aux autres pays occidentaux », peut-on lire dans l’étude. Ce taux est estimé à moins de 15 % en Belgique, 25 % en Allemagne, en Autriche ou en Suède. Il atteint aussi 50 % au Royaume-Uni.
Des pertes d'azote importantes dans l’atmosphère
« Seulement 10 % de l’azote excrété est recyclé », peut-on lire dans un autre article scientifique portant sur cet élément, publié dans la revue Science of the Total Environnement le 20 février 2024.
Ce faible taux de recyclage « contraste avec l’apparente performance du rendement [épuratoire] des stations d’épuration (70 %), qui ne regarde que la pollution des eaux mais est aveugle aux pertes dans l’atmosphère », estime Thomas Starck.
Selon l’étude, 50 % de l’azote est perdu dans l’atmosphère, principalement par nitrification-dénitrification des Step. Les 40 % restants sont perdus dans l’environnement (eau, pertes diffuses).
Les études suggèrent qu’améliorer les taux de recyclage pour le phosphore et l’azote pourrait renforcer la sécurité alimentaire et réduire les pollutions, mais pointe également des préoccupations sanitaires liées à l’épandage des boues de Step. Agents pathogènes, éléments trace métalliques, composés traces organiques, ou encore résidus médicamenteux : ces éléments doivent être considérés.
Actuellement, 75 % des boues de Step sont épandues sur les cultures.
(1) Laboratoire commun de l’École des Ponts ParisTech, l’Université Paris-Est Créteil et AgroParisTech.
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