Bretagne Nitrates : la crainte de pointeuses à vaches
Alors que la qualité de l’eau ne cesse de s’améliorer, la FRSEA et JA dénoncent le durcissement du sixième programme d’actions en cours d’élaboration.
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Tous les quatre ans, le programme d’actions régional en application de la directive nitrates est révisé. En Bretagne, les discussions entre l’Administration et les syndicats agricoles (FRSEA, JA, CP, CR) sur le sixième programme ont démarré à la fin de 2017. Un projet provisoire vient de sortir. Il va être soumis aux structures associées (chambre régionale d’agriculture, conseil régional, agence de l’eau) pour avis, puis à la concertation du public. Ce projet ne satisfait pas les syndicats agricoles majoritaires. « Nous dénonçons l’excès de zèle de l’Administration, qui veut nous imposer des contraintes supplémentaires, contre-productives et injustifiées », affirme Christian Mochet, de la FDSEA d’Ille-et-Vilaine, alors que le syndicat est toujours en attente du bilan du cinquième programme.
Parcelles parkings
L’un des principaux points d’achoppement concerne un nouvel indicateur, le JPP (journée de présence au pâturage). « Une véritable pointeuse pour vaches à l’entrée du champ », affirme Florian Salmon, président de JA 35. « L’Administration veut, à terme, verbaliser les parcelles parkings. L’éleveur qui a peu de surface accessible sera condamné à enfermer ses vaches », lance Christian Mochet.
Ces mesures sont d’autant plus mal vécues que la concentration en nitrates poursuit sa baisse. En 2016, pour 90 % des points de mesures du réseau de surveillance des cours d’eau bretons, cette concentration a baissé à 31,1 mg/l, pour se retrouver sous le seuil réglementaire européen de 50 mg/l. Ce résultat a été obtenu grâce aux actions menées par les agriculteurs (96 % des sols couverts en hiver, 183 000 km de haies et talus…) et aux efforts financiers investis dans des capacités de stockage des effluents (fosses, stations de traitement…).
À l’opposé, la Confédération paysanne considère que cet indicateur, non soumis à sanction, va permettre de sensibiliser au problème et aider à trouver des solutions pour l’avenir : augmentation du domaine pâturable en développant les échanges parcellaires par exemple, diminution du chargement. « Il vaut mieux anticiper plutôt que d’être confronté à une réglementation brutale », estime ainsi René Pouëssel, de la Confédération paysanne.
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