Campagnols : maintenir les populations s Campagnols : maintenir les populations sous pression
Diverses mesures alternatives permettent de contenir les nuisibles sans recourir à la lutte chimique.
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D’intensité variable selon les années, les dégâts de campagnols terrestres sur prairies et de campagnols des champs dans les céréales et les cultures porte-graines sont récurrents. Ils commencent dès l’automne et continuent durant l’ensemble du cycle, pour se solder par une chute de production, voire une destruction complète des cultures en place. Sur prairies, la présence de tumulus baisse quantité et qualité du fourrage, allant parfois jusqu’à l’impossibilité de faire pâturer.
Déranger les rongeurs
Les méthodes de lutte raisonnée proposées par les Fredon (1) combinent mesures préventives, méthodes de lutte alternatives et lutte chimique.
« Le travail du sol, superficiel ou profond, détruit les galeries et une partie des animaux, remarque Geoffroy Couval, référent national du réseau Fredon France. Le déchaumage durant l’été se révèle particulièrement efficace. En obligeant les campagnols à se déplacer, ces travaux facilitent la prédation par les rapaces et les renards. Dans les prairies permanentes, l’alternance fauche pâture est préférable à la fauche seule, car le piétinement des bovins effondre les galeries et dérange les campagnols. Le broyage des refus réduit également les abris. »
L’entretien des abords de parcelles – fossés, talus – en réduisant la hauteur de la strate herbacée expose les nuisibles aux renards et aux rapaces. En plaine, la pose de perchoirs à rapaces de 2,5 m de haut, assez éloignés des arbres, contribue à la lutte au quotidien.
Parmi les moyens alternatifs, le simple talonnage, qui consiste à reboucher les galeries avec le pied dès l’arrivée des premiers individus, est facile à mettre en œuvre lors des tours de plaine. Il peut compléter l’action des pièges de type Topcat, qui seront installés dans les premières galeries en bordure de parcelle avant colonisation.
« La lutte chimique à base de bromadiolone repose sur les trois piliers : la surveillance, l’engagement collectif et l’emploi des mesures préventives décrites plus haut », explique Geoffroy Couval. Elle est accessible aux agriculteurs ayant suivi une formation qui expose le cadre réglementaire, ainsi que les produits et leur impact sur l’environnement. Ceux-ci sont distribués par l’OVS (2) régional.
Les comptages d’indices doivent être réalisés sur la plus grande diagonale de la parcelle dès l’apparition des premiers signes de présence, pour pouvoir intervenir à basse densité. Le traitement n’est autorisé qu’en dessous d’un seuil défini de présence d’indices (un tiers des tronçons comportant au moins un indice). Au-delà de ce seuil, la lutte chimique n’est pas autorisée, car jugée inopérante. Les appâts sont déposés sous terre dans les galeries à l’aide d’une canne sonde, à raison de 10 g par point, pour une quantité maximale de 7,5 kg/ha.
(1) Fédérations régionales de défense contre les organismes nuisibles. (2) Organisme à vocation sanitaire.
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