Préparer un contrôle phytos sans stresse Préparer un contrôle phytos sans stresser
L’agriculteur dispose d’au minimum 24 à 48 heures après l’annonce du passage des agents de l’Etat pour procéder aux ultimes vérifications.
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Gérés par le pôle santé et qualité du végétal de la direction régionale de l’agriculture, les contrôles phytosanitaires portent également sur divers points de la conditionnalité des aides Pac. Quand les services disposent de l’adresse électronique de l’agriculteur, celui-ci est averti par courriel, puis par un courrier postal, indiquant la date, l’heure du contrôle, ainsi que les documents à fournir.
1Registre
à jour
Parmi les documents demandés, le registre où sont inscrits tous les traitements phyto tient une place prépondérante. Mis à jour avec les dernières interventions, il mentionne chaque parcelle, sa surface, la culture en place, le nom commercial précis des produits utilisés, la date d’application et la dose avec, éventuellement, la cible visée si la dose autorisée varie selon le ravageur. Non obligatoire, cette précaution permet de justifier plus facilement une intervention, notamment insecticide. La date de récolte doit y figurer, afin de permettre la vérification du respect du délai avant récolte. La plus grande attention sera accordée à la dénomination du produit, surtout quand il s’agit d’importation légale parallèle avec un double étiquetage. Le nom à enregistrer est celui qui figure sur la facture. Pour s’assurer que les doses mentionnées sont effectivement celles appliquées, les contrôleurs demandent que l’agriculteur mette à leur disposition un inventaire du stock de produits phyto à la fin de l’année culturale, ainsi qu’un inventaire à une date proche du contrôle. Des factures et des bons de livraison doivent également être fournis.
Ces inventaires sont extrêmement importants et doivent être très précis. En pratique, les contrôleurs choisissent souvent trois spécialités, par exemple un herbicide, un fongicide et un insecticide et décortiquent toutes les mouvements, entrées, utilisations, stocks.
La répétition d’une même matière active sur la parcelle, l’autorisation d’un éventuel mélange et la dose déjà évoquée sont vérifiées. Pour cette dernière, les contrôleurs confrontent les stocks réels avec les stocks papier, allant parfois jusqu’à peser le bidon déjà entamé. Tout écart doit être justifié : oubli d’une intervention, double application, revente d’un bidon, etc.
2 Local
en ordre
Sans revenir sur la conception du local elle-même, rappelons que celui-ci doit être fermé à clé, tenu propre, les produits doivent être rangés par catégorie de culture, en prenant soin d’isoler sur une étagère spécifique les bidons dont la toxicité est la plus élevée, comme les produits avec étiquette T, T+, CMR (lire également en p. 36). Les produits périmés (PPNU) clairement identifiés seront eux aussi isolés. Attention, dès lors qu’une culture n’est plus présente sur l’exploitation, les produits spécifiques à cette culture deviennent PPNU, même s’ils ne font pas l’objet d’un retrait d’homologation.
Tous les produits doivent être conservés dans leurs emballages d’origine. Les bidons vides (EVPP) seront stockés, propres, dans des sachets Adivalor et rangés dans le local. L’agriculteur doit être en mesure de fournir les bordereaux de dépôt des PPNU et des EVPP remis par l’organisme collecteur.
Les aérations haute et basse du local doivent être suffisantes pour éviter qu’une forte odeur de produits chimiques ne soit perceptible par les visiteurs. Enfin, engrais, oligoéléments ou semences traitées sont exclus.
3Pulvérisateur
conforme
Pas de contrôle complet sans une visite au pulvérisateur. La première question porte sur la validité de l’attestation du contrôle technique. Les engins de plus de cinq ans doivent être contrôlés par un organisme agréé, qui appose une vignette. En son absence, il faut prouver la date de première mise en circulation (facture, carte grise, plaque).
La deuxième vérification tient le plus souvent à la présence de buses antidérive, qui permettent de réduire la zone non traitée (ZNT) à 5 m. En cas de doute, il est bon de mettre à profit le délai de deux jours pour s’assurer que celles-ci font partie de la liste officielle agréée par l’Administration. La question de l’entretien de l’engin (lavage au champ, à la ferme) conclut toujours la visite.
4protection
du milieu
Quel que soit le mode de remplissage du pulvérisateur, l’installation doit comporter un moyen de protection du réseau d’eau (clapet antiretour, potence, citerne intermédiaire, etc.). Les contrôleurs vérifient également la présence de moyens de prévention des risques de débordement de la cuve (volucompteur intégré ou extérieur).
Les producteurs de maïs peuvent s’attendre, en cas d’utilisation de semences traitées, à une question sur la présence de déflecteurs à la sortie de tuyère du semoir.
Lorsque tous ces constats sont effectués, une visite sur le terrain est quasi-systématique, dès lors qu’un ou plusieurs cours d’eau traversent l’exploitation. Les contrôleurs vérifient la présence réelle des bandes enherbées et leur largeur (5 m minimum) en plusieurs points. Il est trop tard pour corriger le tir en cas de mauvais entretien.
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