« Je nourris mes 350 bovins avec un godet mélangeur »
David Keravis, éleveur laitier dans le Finistère, est passé d’un bol automoteur à un godet mélangeur.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Au Gaec des Trois Vallées, c’est un choix radical qui a été fait pour distribuer la ration aux 130 vaches en lactation. Radical, plus par la taille de la solution choisie que par son innovation. En effet, alors que le troupeau et les bâtiments de cet élevage, situé à Motreff (Finistère), sont toujours identiques, la mélangeuse automotrice a laissé sa place à un godet mélangeur. David et ses trois associés « ne regrettent à aucun moment » d’avoir effectué ce changement.
L’heure du changement
En 2002, l’exploitation a fait l’acquisition d’un bol mélangeur automoteur de la marque Faresin. « Cette automotrice faisait du bon travail et elle facilitait le transit entre les différents sites », avance David Keravis, l’un des associés. En effet, le troupeau bovin se divise en trois sites, un premier pour les vaches laitières, un second comptant une trentaine de limousines et enfin le troisième composé des génisses.
Toutefois, après une dizaine d’années, les frais ont commençé à s’accumuler sur la machine. « Le fond du bol n’était pas en inox et nous avons dû le refaire », continue David. En 2016, c’est la vis verticale qui a lâché, avec une facture à plus de 8 000 € pour la changer. Une somme que les associés n’ont pas voulu mettre dans une machine vieillissante.
La fin de vie de l’automotrice ayant sonné, le Gaec a cherché une autre solution pour la distribution des rations. Avec l’élevage étalé sur trois sites, les robots d’alimentation ont été écartés, tout comme les bols nécessitant deux véhicules (donc deux chauffeurs pour changer de site). « Le travail de l’automotrice nous satisfaisait, mais le prix d’une machine neuve a beaucoup monté. Nous avons donc écarté cette possibilité », explique David.
Le choix du godet mélangeur
La dernière solution était le godet mélangeur. Si l’utilisation d’un tel outil peut sembler compliquée pour un troupeau de 350 bovins, David et ses associés ont tout de même décidé de tenter l’expérience. Pour commencer, un premier godet d’occasion fut acheté en 2016 et attelé sur un des deux chargeurs frontaux.
Rapidement, le test s’avoue concluant. « Le silo de maïs est juste à côté de la stabulation, donc je ne perds pas de temps à faire des allers-retours, explique David. Aussi, un godet va relativement vite à préparer, puisque nos rations se composent d’ensilage d’herbe, de maïs et d’une dizaine de kilos de complément sec. » Convaincus, ces éleveurs ont donc conservé leur godet mélangeur. Après quelques années, un désir de renouveler ce matériel d’occasion s’est fait sentir.
Travailler avec du neuf
C’est en 2023 que le godet mélangeur neuf arrive à la ferme. Le choix des éleveurs s’est porté sur le constructeur Emily, situé lui aussi dans le Finistère. Le modèle retenu est le Melodis 50 Max 3.4 offrant une capacité de 3,4 m³. Avec le choix du neuf, les éleveurs ont pu opter pour certaines spécificités. « Cette fois-ci, le fond de la machine est en inox, pour durer dans le temps. » Le godet reçoit une fraise pour desiler et possède une vis à pales pour le mélange. Pour le déchargement, une trappe de distribution se situe sur le côté gauche.
Cependant, ce nouveau godet n’est plus utilisé sur un chargeur frontal. « Les chargeurs faisaient beaucoup d’heures et nous avions besoin d’un autre outil pour la manutention. Le prix d’un godet n’étant pas exorbitant comparativement à une automotrice, nous avons fait le choix d’acquérir un télescopique sur la ferme », indique David. L’arrivée du godet s’est donc accompagnée de l’achat d’un Kramer 407 avec pour objectif d’optimiser le travail.
Pour cela, le télescopique est équipé d’un système de pesée, permettant au préparateur du mélange de réaliser une ration précise. Le godet Emily de 3,4 m³ est doté de trois fonctions hydrauliques, commandées avec une électrovanne. La première pilote la fraise, pour dessiler les silos ; la seconde s’occupe du mélange, facilité par des brins courts avec une coupe à l’ensileuse. La troisième gère le déchargement, avec une trappe coordonnée à l’action des pales, pour une meilleure précision.
Avec tous ces éléments, David revient sur l’utilisation de l’ensemble. « Je distribue dix godets par jour, ce qui me prend environ 1h45. Les vaches laitières en reçoivent trois le matin et deux le soir. Les restants sont distribués le matin aux autres lots. Prendre un godet plus grand aurait pu réduire le nombre de passages, mais notre modèle est déjà imposant et réduit la visibilité. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :