Volailles de chair Les essais de vaccin contre la grippe aviaire inquiètent les professionnels
L’interprofession de la volaille de chair (Anvol) estime qu’un « accord préalable des pays destinataires des animaux et produits de la filière » est indispensable à la mise en place d’une phase expérimentale de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène.
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Alors que les premiers essais de deux candidats vaccins contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été annoncés dès mars 2022 en France, les professionnels du secteur de la volaille de chair ne cachent pas leurs craintes.
« Nous soutenons la démarche du ministère de l’Agriculture, mais il est très risqué de s’y engager sans avoir au préalable convaincu nos partenaires européens son intérêt scientifique, ni passé d’accords avec nos partenaires commerciaux en dehors de l’Europe », s’inquiète Paul Lopez, président de la Fédération française des industries avicoles, lors d’une conférence de presse ce mardi 22 février 2022.
Danger pour le commerce
Selon l’interprofession de la volaille de chair (Anvol), « cette stratégie, ou en tout cas la communication qui en est faite, conduit à positionner la France en première ligne sur l’expérimentation vaccinale. Les partenaires internationaux de la filière volaille française ont ainsi entendu que la France allait vacciner dans les prochaines semaines ».
Paul Lopez rapporte l’inquiétude de certains clients d’opérateurs français : « Si cette expérimentation devait se limiter à la seule France, elle entraînerait une perte du chiffre d’affaires réalisé à l’export, remettant en cause l’implantation des entreprises de génétique en France, avec pour conséquence la délocalisation et l’implantation de leur potentiel de production dans d’autres pays européens ou dans des pays tiers. »
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Communiquer prudemment
Pour l’Anvol, des « décisions trop hâtives » pourraient « mettre en péril le maillon sélection en France, en particulier pour les souches rustiques de volailles (Label Rouge et Bio) dont la France est le leader incontesté. » Paul Lopez estime par ailleurs que les « équilibres existants entre les produits consommés en France comme les filets, et les morceaux davantage exportés comme les ailes » pourraient être menacés.
« On ne doit pas créer un terrain fertile pour la concurrence en laissant penser que la France n’est plus un pays de confiance sur le plan sanitaire », poursuit le président de la FIA, qui appelle a une « une communication commune et prudente » avec le ministre sur le sujet de la vaccination contre l’IAHP.
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