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Dermatose nodulaire : en Ariège l'oppostion contre un abattage toujours vive

Depuis plus de 24 heures, des centaines d'agriculteurs se mobilisent contre l'abattage d'un troupeau de plus de 200 vaches.

Plusieurs centaines d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale mais aussi de la Confédération paysanne, occupent depuis mercredi 10 décembre matin les abords de la ferme du Mouriscou située dans le village des Bordes-sur-Arize. Ce jeudi 11 décembre après-midi, les gendarmes ont lancé une opération visant à déloger les agriculteurs.

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Depuis deux jours, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) touche l’Occitanie. Un premier cas avait été détecté mardi 9 décembre 2025 en Ariège à Bordes-sur-Arize, mercredi 10 décembre un second cas a été repéré à Luby-Betmont dans les Hautes-Pyrénées.

En Ariège, depuis plus de 24 heures, plusieurs centaines d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale mais aussi de la Confédération paysanne, se mobilisent à la ferme du Mouriscou à Bordes-sur-Arize pour s’opposer à l’abattage de plus de 200 bovins.

Ce jeudi 11 décembre après-midi une opération visant à déloger les agriculteurs a été enclenchée. Les manifestants souhaitent à tout prix que le troupeau ne soit pas euthanasié.

« Notre intention est d’empêcher l’abattage »

Avec des dizaines de tracteurs, des troncs d’arbres et des voitures, les agriculteurs mobilisés ont obstrué les routes menant à l’exploitation. En début d’après-midi, « compte tenu de la persistance des blocages et afin de permettre l’accès sécurisé à l’exploitation, d’importants moyens sont mobilisés sur le secteur des Bordes-sur-Arize », a annoncé la préfecture de l’Ariège dans un communiqué, appelant « au calme et à la responsabilité de chacun ».

Selon une membre d’un syndicat, « les forces de l’ordre soulèvent les voitures et les mettent sur le bas-côté afin de rendre possible l’accès à la ferme ». Trente minutes après le lancement de l’opération, les véhicules de gendarmerie mobile n’étaient toujours pas visibles depuis la ferme. Vers 15 h 15, selon l’AFP, il était toujours impossible aux services vétérinaires d’accéder à l’étable où sont rassemblées plus de 200 blondes d’Aquitaine.

L’abattage, « c’est la seule solution qui fonctionne »

Selon un communiqué de la préfecture ce jeudi 11 décembre en fin d’après-midi, après un nouvel échange téléphonique avec les services de l’État, les éleveurs concernés viennent de confirmer leur accord pour la mise en œuvre des mesures de dépeuplement.

Pour sa part, Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale (CR) assure : « C’est vraiment une place de résistance et j’espère qu’elle va tenir le plus longtemps possible ».

Ce jeudi matin, au micro de la radio locale Ici Occitanie, le préfet de l’Ariège Hervé Brabant avait averti que la stratégie d’abattage était la seule efficace « pour préserver le cheptel français ». « Les mesures sanitaires qui s’imposent conduisent à ce que le troupeau soit abattu, c’est la meilleure solution qu’on puisse apporter. Aujourd’hui c’est la seule solution qui fonctionne », a-t-il insisté.

Un protocole expérimental proposé par la chambre d’agriculture et les syndicats agricoles

Les syndicats agricoles locaux et la chambre d’agriculture de l’Ariège ont proposé la veille un protocole expérimental au ministère de l’Agriculture, demandant notamment que seules les vaches contaminées soient abattues et qu’une campagne de vaccination massive soit lancée.

Jusqu’ici, la règlementation visant à stopper la propagation de la maladie prévoit que l’ensemble du troupeau concerné soit abattu et l’instauration de « zones réglementées » dans un rayon de 50 km autour du foyer de DNC, un périmètre dans lequel les déplacements de bovins sont interdits ou restreints et où les bêtes sont vaccinées.

« La mobilisation paye, ça a retardé l’échéance », considère Bertrand Venteau, appelant également à une vaccination massive et à « une grande unité du monde agricole ». « Annie Genevard doit changer sa politique, sinon elle va nous foutre le feu dans les campagnes », a-t-il poursuivi.

La DNC est sous contrôle selon le ministère de l’Agriculture

Apparue en juin en France et non transmissible à l’humain mais pouvant entraîner la mort de bovins, la DNC est « sous contrôle » a assuré mardi 9 décembre le ministère de l’Agriculture, qui a ouvert « des réflexions » sur la vaccination préventive du cheptel français.

Contrairement à la Coordination rurale et à la Confédération paysanne, la FNSEA y est plus réticente en raison du « risque d’effondrement des exportations et des prix » qu’elle pourrait entraîner, a expliqué mardi à l’AFP son président, Arnaud Rousseau.

Les cas détectés de DNC dans l’Ariège et les Hautes-Pyrénées sont les premiers recensés dans ces départements depuis la détection du premier foyer en Savoie le 29 juin 2025. En Occitanie, une centaine de manifestants avaient tenté de s’opposer début novembre à l’abattage de 80 bovins dans un élevage touché par la DNC à Thuès-Entre-Valls, dans les Pyrénées-Orientales. Ils avaient été délogés par les gendarmes avant que les services vétérinaires ne procèdent aux euthanasies.

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